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Atlas : Un ralentissement de l’alternance dans le secteur Finance et Conseil en 2023
L’Opérateur de compétences Atlas, dédié aux services financiers et au conseil, a récemment publié son rapport d’activité pour 2023, dévoilant une année marquée par des tendances contrastées. Si l’alternance, pilier de la montée en compétences des jeunes, s’est stabilisée à un niveau élevé, un léger recul de l’investissement global dans ce domaine a été observé, au profit d’une hausse importante des actions de formation continue. Ces changements soulignent un recentrage stratégique sur la formation des salariés en poste, en réponse à des besoins sectoriels spécifiques et à l’évolution des métiers.
Contents
- 1 Un financement toujours conséquent malgré une baisse légère
- 2 Stabilisation de l’alternance à des niveaux élevés
- 3 Une progression marquée des actions de formation continue
- 4 Facteurs expliquant le recentrage sur la formation continue
- 5 Un contexte économique incertain
- 6 Les impacts de la régulation sur l’alternance
- 7 La montée des besoins en compétences spécialisées
- 8 Les perspectives pour l’alternance en 2024
- 9 Conclusion : Une stratégie d’équilibre pour un secteur en pleine mutation
Un financement toujours conséquent malgré une baisse légère
En 2023, Atlas a financé près de 250 000 dossiers de formation, enregistrant une hausse de 12 % en volume par rapport à l’année précédente. Ces dossiers incluent des formations professionnelles, de l’alternance et d’autres dispositifs d’apprentissage. Bien que le nombre de dossiers pris en charge ait augmenté, le montant total investi, soit 1,3 milliard d’euros, a baissé de 3 % par rapport à 2022. Ce paradoxe suggère une gestion plus sélective et optimisée des fonds, avec un réajustement des priorités pour répondre aux besoins des entreprises en matière de compétences techniques et professionnelles.
Stabilisation de l’alternance à des niveaux élevés
Le rapport met en avant une stabilisation du nombre de dossiers d’alternance à un niveau élevé, malgré des défis économiques et structurels dans le secteur financier. L’alternance demeure une voie précieuse pour l’intégration des jeunes dans le monde professionnel, notamment dans des métiers exigeant des compétences spécifiques comme ceux de la finance, du conseil et de la comptabilité. Cependant, le léger ralentissement observé suggère que les entreprises font preuve de prudence, probablement en raison des incertitudes économiques, préférant se concentrer sur le développement interne plutôt que sur l’embauche massive de nouveaux alternants.
Une progression marquée des actions de formation continue
Le rapport d’Atlas note une augmentation significative de 21 % des actions de formation continue pour les salariés. Cette croissance montre l’importance croissante que les entreprises accordent au renforcement des compétences de leurs équipes existantes. Dans un secteur en mutation rapide, avec l’apparition de nouvelles technologies et la transformation des pratiques professionnelles, il devient essentiel pour les entreprises de maintenir leurs collaborateurs à jour. En optant pour une formation continue accrue, les entreprises du secteur financier et du conseil investissent dans la pérennité de leurs compétences internes, consolidant leur résilience face aux défis actuels.
Facteurs expliquant le recentrage sur la formation continue
La hausse des formations continues au détriment de l’alternance peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la digitalisation des métiers financiers impose une maîtrise de plus en plus pointue des outils numériques. Les formations internes permettent d’acquérir et de renforcer des compétences techniques directement liées aux spécificités de chaque entreprise. Ensuite, la conjoncture économique et les régulations financières évoluent constamment, ce qui exige une adaptation rapide et constante des salariés.
Un contexte économique incertain
Le secteur financier, fortement impacté par les variations économiques, est particulièrement attentif à ses dépenses de formation. La baisse de 3 % du financement global observée par Atlas reflète une gestion rigoureuse des coûts. Les entreprises semblent ainsi privilégier les formations ciblées pour maximiser l’impact de chaque investissement. Les formations visant à renforcer les compétences dans des domaines critiques tels que la cybersécurité, la conformité réglementaire et l’analyse de données se multiplient, ces compétences étant devenues essentielles dans un secteur de plus en plus soumis aux risques et aux régulations.
Les impacts de la régulation sur l’alternance
Le secteur financier est également influencé par des régulations strictes qui peuvent freiner l’adoption de l’alternance. Les exigences réglementaires imposent des qualifications précises pour certains postes, rendant parfois difficile la formation de jeunes alternants pour des missions hautement spécialisées. Dans ce contexte, les entreprises préfèrent souvent former leurs collaborateurs en poste pour garantir le respect des normes réglementaires tout en développant des compétences internes.
La montée des besoins en compétences spécialisées
Le secteur financier est en perpétuelle transformation. Avec l’essor de la finance durable, de la gestion de patrimoine éthique et des nouveaux produits financiers, les collaborateurs doivent sans cesse développer de nouvelles compétences. La formation continue est un levier essentiel pour que les équipes puissent répondre aux attentes du marché tout en assurant leur employabilité. Atlas observe ainsi que les entreprises privilégient des formations spécifiques, notamment en gestion de la performance, en conformité et en technologies financières, pour renforcer leur compétitivité dans un environnement en constante évolution.
Les perspectives pour l’alternance en 2024
Si l’alternance connaît un coup de frein relatif en 2023, elle reste un dispositif crucial pour le secteur. La stabilisation des chiffres montre que l’alternance demeure un choix attractif, bien qu’il semble nécessaire de le compléter par des formations continues. En 2024, il est probable que les entreprises continueront de faire appel à l’alternance, mais avec une approche plus ciblée, en choisissant des jeunes ayant déjà des compétences de base solides pour s’assurer d’une montée en compétence rapide. En parallèle, l’essor de la formation continue devrait se confirmer, les entreprises souhaitant tirer parti de l’expérience de leurs salariés tout en minimisant les coûts liés à l’intégration de nouveaux talents.
Conclusion : Une stratégie d’équilibre pour un secteur en pleine mutation
L’analyse du rapport d’Atlas souligne la nécessité pour les entreprises du secteur financier et du conseil de maintenir un équilibre entre l’alternance et la formation continue. Ce repositionnement stratégique permet aux organisations de développer des compétences essentielles tout en répondant aux impératifs économiques et réglementaires. La baisse du financement total, couplée à l’augmentation des dossiers traités, montre que les entreprises sont à la recherche d’une efficacité accrue dans la gestion des compétences.
Dans un secteur où l’expertise est primordiale et où les défis sont nombreux, l’alternance et la formation continue apparaissent comme deux leviers complémentaires. Alors que l’alternance favorise l’intégration de jeunes talents, la formation continue permet aux équipes de s’adapter aux nouvelles exigences du marché. Le secteur financier et du conseil poursuit donc sa transformation en s’appuyant sur une gestion plus agile et efficace des compétences, avec pour objectif de rester compétitif et innovant dans un environnement dynamique.