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Face aux contraintes budgétaires imposées par le gouvernement, les opérateurs de compétences (Opco) multiplient les initiatives pour structurer une réponse coordonnée et responsable. Le 27 novembre, dix des onze Opco – à l’exception de l’Opco 2i, qui n’a pas souhaité s’associer à la démarche – ont publié une déclaration commune réaffirmant leur engagement à travailler de manière collective pour identifier des “pistes de mutualisation” et définir une trajectoire budgétaire compatible avec les exigences de réduction de leurs frais de gestion.
Cette prise de position intervient dans un contexte particulièrement sensible pour ces organismes essentiels à la vie économique et sociale du pays. Chargés d’accompagner les entreprises dans la formation professionnelle, d’assurer le financement des contrats en alternance et de soutenir la montée en compétences des salariés, les Opco se retrouvent aujourd’hui confrontés à l’obligation de rationaliser leur fonctionnement, tout en préservant la qualité et l’accessibilité des services rendus.
Contents
- 1 Un message clair au gouvernement : la nécessité du dialogue
- 2 Une volonté affirmée : mutualiser pour optimiser
- 3 Des inquiétudes fortes sur les frais de gestion
- 4 Un appel à une vision globale et à une transition progressive
- 5 Des missions stratégiques à préserver
- 6 Un enjeu politique autant qu’économique
Un message clair au gouvernement : la nécessité du dialogue
En publiant ce communiqué commun, les dix Opco souhaitent faire entendre une voix unie. Leur objectif : obtenir une rencontre rapide avec le ministre du Travail afin d’échanger sur la mise en œuvre concrète des économies demandées, mais aussi sur les risques que ces réductions pourraient faire peser sur la capacité opérationnelle du réseau.
Selon eux, il est indispensable d’établir un dialogue constructif pour concilier objectifs budgétaires et maintien d’un service efficace. Les Opco rappellent qu’ils jouent un rôle structurant dans l’écosystème de la formation professionnelle et que toute diminution trop brutale de leurs moyens pourrait fragiliser l’accès à la formation, en particulier pour les TPE-PME, les jeunes en alternance et les salariés les plus éloignés des dispositifs de développement des compétences.
Une volonté affirmée : mutualiser pour optimiser
Au cœur de leur engagement collectif se trouve l’idée de mutualisation, un chantier déjà amorcé depuis plusieurs années mais que les exigences budgétaires actuelles incitent à accélérer. Les dix Opco se disent prêts à travailler ensemble pour identifier des synergies possibles : partage de ressources, outils numériques communs, simplification des process, harmonisation de certaines pratiques administratives ou encore coopération renforcée sur des missions transversales.
Ce mouvement n’a rien d’anodin, car chacune de ces structures a été construite autour des spécificités de ses branches professionnelles. Pourtant, les élus et dirigeants des Opco reconnaissent qu’une collaboration accrue pourrait permettre d’absorber une partie des économies attendues sans impacter directement la qualité des services. La difficulté réside dans la manière de concilier cette logique d’efficience avec la nécessité de préserver l’ancrage sectoriel qui fait la force du modèle.
Des inquiétudes fortes sur les frais de gestion
Derrière cette déclaration responsable, les inquiétudes demeurent vives. Les Opco doivent déjà composer avec des frais de gestion strictement encadrés, souvent jugés trop bas par rapport à l’étendue de leurs missions. En effet, en plus d’assurer le financement de l’apprentissage et des plans de développement des compétences, ils accompagnent les entreprises, conseillent les salariés, pilotent l’ingénierie de certification et contribuent à l’adaptation de l’offre de formation aux besoins du terrain.
Réduire davantage leurs moyens pourrait entraîner des difficultés opérationnelles importantes : dégradation de la qualité de l’accompagnement, allongement des délais de traitement, réduction du maillage territorial, voire pénurie de conseillers de proximité. Autant de risques qui pourraient, in fine, fragiliser les entreprises et les branches professionnelles qu’ils sont censés soutenir.

Un appel à une vision globale et à une transition progressive
Conscients de ces enjeux, les dix Opco ne se contentent pas de demander un simple ajustement budgétaire. Ils plaident pour une vision globale, intégrant à la fois les enjeux financiers, les besoins des entreprises, la dynamique de la transition numérique, les priorités de l’apprentissage et les impératifs de compétitivité économique.
Ils souhaitent que les économies demandées s’inscrivent dans une trajectoire lisible, progressive et pragmatique. Une trajectoire qui laisserait le temps au réseau de s’organiser, d’expérimenter des mutualisations efficaces et de moderniser leurs méthodes sans affaiblir leur mission première : garantir l’accès à la formation pour tous.
Des missions stratégiques à préserver
Dans leur communication, les Opco rappellent également que leur rôle dépasse largement la simple gestion de fonds. Ils participent activement à la construction des compétences de demain, au soutien de l’innovation pédagogique et à l’accompagnement des transitions professionnelles dans un marché du travail en pleine évolution.
De l’industrie aux services, de la mobilité à l’alimentation, les Opco accompagnent quotidiennement des milliers d’entreprises et de salariés. Ils constituent un relais essentiel entre les politiques publiques et les besoins concrets du terrain. Leur fragilisation aurait donc un impact direct sur la capacité des entreprises – notamment les plus petites – à anticiper les mutations économiques et technologiques.
Un enjeu politique autant qu’économique
Au-delà des enjeux opérationnels, la démarche engagée par ces dix Opco porte aussi une dimension politique. En affichant une unité de façade, ils démontrent leur volonté d’être force de proposition plutôt que de subir les décisions gouvernementales. Une manière également de rappeler au ministère du Travail que toute réforme structurelle doit s’accompagner d’un dialogue sectoriel approfondi.
Leur message est clair : ils ne refusent pas les efforts demandés, mais souhaitent s’assurer que ceux-ci ne compromettent pas le bon fonctionnement du système de formation et d’apprentissage, déjà confronté à de nombreuses transformations.