CPF : une décennie de formations pour tous

Le Compte Personnel de Formation (CPF), lancé en 2015, fête ses dix ans cette année. Ce dispositif unique en Europe a permis de transformer l’accès à la formation, en offrant à chaque citoyen la possibilité de développer ses compétences, indépendamment de son âge, de son milieu social ou de sa catégorie professionnelle. Pour Natanael Wright, président de l’association “Formation pour Tous”, le CPF a eu un impact considérable sur la société, la rendant plus compétitive, mieux formée, et par conséquent, plus épanouie dans le monde du travail. Cependant, selon lui, afin de répondre pleinement aux attentes du gouvernement et des bénéficiaires, il est nécessaire de simplifier son utilisation et de le rendre encore plus accessible à tous.

Un dispositif démocratique

Le CPF a été conçu pour permettre à chaque individu de prendre en main son parcours professionnel. En créditant chaque actif d’un certain nombre d’heures de formation, il offre la liberté de choisir et de financer des formations adaptées à ses besoins et ambitions. Contrairement aux dispositifs de formation précédents, souvent restrictifs et conditionnés par le milieu professionnel, le CPF permet à toute personne, qu’elle soit salariée, en reconversion ou demandeuse d’emploi, de bénéficier de l’auto-formation, sans avoir besoin de l’accord préalable de son employeur.

Depuis sa création, le CPF a ainsi démocratisé l’accès à des compétences essentielles dans un monde du travail en constante évolution. Les métiers évoluent, les technologies avancent, et les compétences doivent suivre le rythme. Ce dispositif a permis à des millions de Français de se former pour rester compétitifs et d’élargir leur champ de possibilités professionnelles. Selon une étude menée en 2024, le CPF a accompagné plus de 15 millions de personnes dans leurs parcours de formation, avec des résultats très positifs tant sur le plan individuel que pour les entreprises.

Une approche innovante et personnalisée

L’un des grands atouts du CPF réside dans sa flexibilité et sa capacité à s’adapter aux besoins individuels. Alors que certains dispositifs de formation étaient perçus comme rigides ou standardisés, le CPF permet à chaque bénéficiaire de choisir la formation qui lui convient le mieux, qu’il s’agisse d’une formation certifiante, qualifiante ou même d’une simple montée en compétences. Ce catalogue est d’ailleurs très large, couvrant un éventail d’industries et de secteurs, permettant ainsi à chaque individu d’enrichir ses compétences dans des domaines aussi divers que le numérique, la gestion, les langues étrangères ou l’artisanat.

Pour Natanael Wright, cette diversité est essentielle dans un monde du travail où la polyvalence est de plus en plus recherchée. Les salariés peuvent, par exemple, se former à de nouvelles technologies pour renforcer leur employabilité, tandis que les demandeurs d’emploi peuvent se requalifier dans des secteurs en plein essor. Ce modèle de formation “sur-mesure” représente une véritable révolution, permettant à chacun de s’adapter aux besoins spécifiques du marché du travail.

Les défis à relever

Cependant, malgré ces avancées indéniables, le CPF n’est pas exempt de critiques. La plateforme numérique qui gère le CPF, bien que pratique, reste parfois difficile à naviguer pour certaines catégories de la population, notamment les plus âgées ou les personnes ayant des difficultés avec les outils numériques. De plus, la diversité des offres et des organismes de formation peut rendre la recherche de la bonne formation complexe. Nombreux sont ceux qui, malgré leurs droits, abandonnent en cours de route, faute de repères clairs.

Natanael Wright souligne également un autre aspect du CPF qui mériterait d’être amélioré : la simplification administrative. Si le principe est louable, la gestion des heures de formation, les démarches pour trouver un financement ou encore l’obtention des attestations de formation peuvent parfois s’avérer fastidieuses. Le défi majeur, selon lui, est de rendre le système plus intuitif et accessible à tous, et surtout de garantir une transparence totale sur l’efficacité des formations proposées.

Simplification et accessibilité : la clé de l’avenir

Le gouvernement, dans sa volonté de rendre le CPF plus efficace et accessible, a déjà entrepris des réformes pour simplifier les démarches et favoriser l’usage de cette ressource. Le ministre du Travail a récemment évoqué l’idée de faire du CPF le “catalogue de formation” national, une sorte de plateforme centralisée où les citoyens pourraient facilement comparer et choisir des formations adaptées à leurs besoins.

Pour Natanael Wright, cette idée est une bonne piste, mais elle doit s’accompagner d’une simplification plus profonde. Selon lui, il est crucial de permettre à chacun, quel que soit son âge ou son niveau de compétence numérique, de naviguer facilement dans l’univers du CPF. Cela pourrait passer par une meilleure assistance aux utilisateurs, des outils de recherche plus intuitifs et un accompagnement renforcé pour les plus éloignés de l’emploi ou de la formation.

Il estime également que le gouvernement devrait encourager davantage les partenariats avec des acteurs privés et publics pour garantir la diversité des formations, tout en maintenant un niveau élevé de qualité. Des efforts doivent être faits pour limiter les formations inutiles ou de faible valeur ajoutée qui risquent de diminuer la crédibilité du CPF.

Conclusion : un levier pour l’avenir

En dix ans, le CPF a incontestablement contribué à l’épanouissement professionnel de nombreux Français. L’accès à la formation est désormais un droit accessible à tous, quel que soit l’âge ou le statut social. Pour que ce modèle continue de porter ses fruits, il est essentiel de le simplifier et de le rendre encore plus accessible. En repensant la manière dont les formations sont proposées et en facilitant leur utilisation, le CPF pourra véritablement devenir un outil clé pour accompagner les citoyens dans l’évolution de leur parcours professionnel et pour répondre aux enjeux de compétitivité et d’employabilité du futur.

Si les réformes proposées par Natanael Wright et d’autres acteurs de la société civile sont mises en place, le CPF pourrait bien amorcer une nouvelle étape de son développement, plus fluide, plus efficace et mieux adaptée aux besoins de chacun. Il en va de la compétitivité et de l’épanouissement de notre société.