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- September, 2025
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Le numérique continue de bouleverser le marché du travail et attire de plus en plus de candidats en quête d’une reconversion professionnelle. Développeurs web, spécialistes du marketing digital, experts en cybersécurité ou encore chefs de projet data : ces métiers sont désormais au cœur des besoins des entreprises. Mais se former pour y accéder suppose souvent un investissement conséquent. En 2025, plusieurs règles de financement ont évolué, modifiant les conditions d’accès à ces parcours.
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Le CPF, toujours la porte d’entrée principale
Le Compte personnel de formation (CPF) reste l’outil phare pour financer une reconversion professionnelle dans le digital. Alimenté automatiquement tout au long de la carrière, quel que soit le statut professionnel, il permet à chacun de choisir librement une formation éligible depuis la plateforme Mon Compte Formation.
Ces formations couvrent une large palette de métiers numériques : développement web, design UX, marketing en ligne, data science, cybersécurité, ou encore gestion de projets digitaux. Les parcours peuvent être suivis en présentiel, à distance ou dans un format hybride.
Depuis mai 2024, une réforme importante a modifié le fonctionnement du CPF : l’instauration d’un reste à charge obligatoire de 100 € pour les bénéficiaires. L’objectif affiché par le gouvernement était double : responsabiliser les candidats et encourager les entreprises à s’impliquer davantage dans la construction des parcours de formation.
Une participation revue à la hausse en 2025
Depuis le 1er janvier 2025, ce reste à charge obligatoire a été légèrement réévalué à 102,23 €, une augmentation symbolique liée à l’inflation. Concrètement, cela signifie que toute personne souhaitant financer une formation avec son CPF devra assumer cette somme minimale, sauf exceptions.
Certaines catégories en sont exemptées :
- les demandeurs d’emploi,
- les titulaires bénéficiant d’un abondement de leur employeur,
- ou ceux dont la formation est financée par leur opérateur de compétences (OPCO).
Dans le cas d’une reconversion en interne, l’entreprise peut abonder directement le CPF du salarié afin de couvrir le reste à charge. Ce mécanisme de co-construction entre employeur et collaborateur est encouragé par les pouvoirs publics et par les organisations professionnelles.
Apprentis : une aide publique réduite
La reconversion vers le digital passe aussi parfois par l’apprentissage, notamment pour les adultes qui choisissent de reprendre leurs études dans un format professionnalisant. Or, en 2025, les règles du financement de l’apprentissage ont changé.
Depuis le 24 février 2025, l’aide à l’embauche d’un apprenti a été revue à la baisse :
- 5 000 € maximum pour les entreprises de moins de 250 salariés,
- 2 000 € pour celles de 250 salariés et plus.
Auparavant, cette aide atteignait 6 000 €, ce qui représentait un soutien plus conséquent. Désormais, elle ne s’applique qu’à la première année du contrat et concerne uniquement les apprentis de moins de 36 ans.
Pour être éligible, l’apprenti doit préparer un diplôme ou un titre professionnel allant jusqu’au niveau 7 du RNCP, soit l’équivalent d’un bac +5 (master, DESS, diplôme d’ingénieur, etc.). À noter également que l’aide ne peut pas être demandée deux fois pour un même apprenti visant la même certification professionnelle.
Une participation obligatoire des employeurs pour certaines formations
Autre changement majeur : depuis le 1er juillet 2025, les entreprises doivent contribuer financièrement à certains contrats d’apprentissage. Cette participation obligatoire s’élève à 750 € pour les formations de niveau bac +3 et plus (niveaux 6 et 7 du RNCP).
Les formations de niveau inférieur restent exonérées. En cas de rupture d’un contrat et de signature d’un nouveau contrat d’apprentissage, cette participation est réduite à 200 €.
Le gouvernement justifie cette mesure par la nécessité de rendre le système plus soutenable financièrement et s’inspire du modèle allemand, où les employeurs participent directement au financement des parcours de formation. L’objectif est d’impliquer davantage les entreprises dans les parcours qualifiants, notamment dans des secteurs stratégiques comme le digital.
La fin du dispositif FNE-Formation
Le Fonds National de l’Emploi – Formation (FNE-Formation) constituait jusqu’à présent une ressource importante pour financer la montée en compétences des salariés, notamment dans un contexte de mutation économique (transition écologique, transformation numérique, baisse d’activité, etc.).

Ce dispositif permettait aux entreprises de financer tout ou partie des frais pédagogiques de leurs collaborateurs, souvent dans le cadre de reconversions vers des métiers émergents, dont ceux du numérique.
Mais en 2025, le dispositif FNE-Formation n’a pas été reconduit. Ses financements sont désormais réorientés vers deux canaux principaux :
- Les OPCO, qui continuent à financer des actions directement pour les entreprises.
- Le Fonds Social Européen Plus (FSE+), un programme européen dont la mission est d’améliorer les perspectives professionnelles des citoyens. Ce fonds cible particulièrement les métiers en tension, la transition numérique et la transition écologique.
Cette réorientation marque une volonté de concentrer les moyens sur les besoins prioritaires de l’économie, tout en inscrivant la formation professionnelle française dans une logique plus européenne.
Des opportunités à saisir malgré des règles plus strictes
En résumé, financer une reconversion dans le digital en 2025 reste possible, mais dans un cadre financier légèrement plus contraignant. L’augmentation du reste à charge CPF, la baisse de l’aide à l’embauche d’apprentis et la participation obligatoire des entreprises marquent un tournant vers une responsabilisation accrue de l’ensemble des acteurs : apprenants, entreprises et institutions.
Toutefois, ces évolutions ne doivent pas décourager les candidats. Le numérique est un secteur porteur, qui recrute massivement et offre de réelles perspectives de carrière. Les dispositifs existants – CPF, apprentissage, financements des OPCO et soutien du FSE+ – constituent encore des leviers solides pour réussir une reconversion.
Pour maximiser ses chances, le futur apprenant devra être proactif, comparer les formations disponibles sur Mon Compte Formation, solliciter un accompagnement auprès de son employeur ou de son OPCO, et rester attentif aux nouvelles aides régionales ou sectorielles qui complètent régulièrement ces dispositifs nationaux.