Opco 2i enregistre une forte progression de l’apprentissage en 2024, mais les perspectives pour 2025 restent plus prudentes

Le rapport d’activité 2024 d’Opco 2i, rendu public le 2 septembre 2025, révèle des résultats encourageants pour l’alternance, et notamment pour les contrats d’apprentissage. L’année s’est traduite par une progression globale significative de 7 % sur les douze derniers mois, malgré une hausse plus mesurée de 2 % sur l’année 2024, correspondant à 82 600 nouveaux contrats d’apprentissage signés.

Cette dynamique positive reflète une stratégie efficace de l’opérateur de compétences interindustriel, qui recouvre 29 branches professionnelles réparties en 11 sections paritaires, comme l’énergie, la chimie, la métallurgie ou encore la plasturgie. En 2024, cette impulsion s’est traduite par un accord de prise en charge pour 97 089 contrats d’alternance, répartis entre 84 878 contrats d’apprentissage et 12 211 contrats de professionnalisation.

Le profil des entreprises bénéficiaires est diversifié, avec une part importante entre les TPE et les grandes entités. Parmi les 21 047 entreprises ayant embauché au moins un alternant en 2024, 72 % correspondaient à des structures employant moins de 50 salariés. Par ailleurs, on note une hausse des apprentis dans les très petites entreprises (moins de 11 salariés, environ +272 apprentis) ainsi que dans les grandes entreprises (plus de 300 salariés, environ +400 apprentis), en comparaison avec 2023.

L’évolution de la répartition homme‑femmes est également notable : au total, 39 % des nouveaux alternants dans l’industrie sont des femmes. Toutefois, cette proportion varie selon les dispositifs : 38 % pour les apprentissages, 45 % pour les contrats de professionnalisation. Certaines branches se distinguent fortement, notamment l’habillement (81 % de femmes), la maroquinerie (79 %) et la couture parisienne (76 %).

Sur le plan qualitatif, Opco 2i a amélioré ses délais de traitement : les contrats d’apprentissage sont traités en moyenne en 19 jours entre la réception des dossiers et leur notification au CFA ou organisme de formation, soit deux jours de moins qu’en 2023. Cette efficacité accrue est attribuée à un meilleur accompagnement des entreprises, à une organisation territoriale optimisée et à la qualité des documents administratifs transmis.

Au-delà des chiffres, Opco 2i a aussi mis en œuvre une nouvelle offre de services en 2025 : début lancée, elle a généré 1 119 auto‑diagnostics et permis d’accompagner 297 entreprises. Cette initiative s’inscrit dans une démarche de transformation et d’accompagnement plus proactive.

Malgré ce bilan positif, l’an prochain s’annonce plus incertain : l’opérateur table initialement sur une hausse modérée de seulement 3 % pour 2025. Cette prévision fait l’objet d’un certain doute du fait du contexte économique et réglementaire, notamment la réduction des aides, l’augmentation du reste à charge pour les entreprises, et des difficultés dans le financement de la Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE).

Dans ce contexte, les dirigeants d’Opco 2i plaident pour la stabilité des règles et des moyens, un enjeu majeur à l’heure où la réindustrialisation est une priorité. Ils attendent également les recommandations de l’IGAS sur la mutualisation entre Opco et appellent à engager rapidement les discussions autour de la prochaine Convention d’Objectifs et de Moyens (COM) pour la période 2026–2028.

Enfin, Opco 2i a récemment noué un partenariat avec l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) afin d’anticiper les évolutions des compétences des cadres industriels. Ce partenariat, initié en juillet 2025, repose sur une collaboration commencée dès février 2025 avec la publication d’une étude commune sur l’impact de l’intelligence artificielle dans l’industrie. Il a pour objectif de valoriser les métiers industriels et de renforcer l’employabilité des diplômés Bac+3 et plus.