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Transitions professionnelles : allier simplification administrative et maintien des financements

Le 4 juin 2025, lors du congrès de Askalia, association des responsables formation (ex-GARF), et de Centre Inffo le principal acteur de la formation continue en France s’est tenue une table ronde à Créteil. Les échanges ont mis en lumière un constat partagé par de nombreux acteurs du secteur : comparés à l’alternance (apprentissage) ou au CPF, les dispositifs de transition professionnelle (reconversion, mobilité interne…) sont encore trop méconnus, sous-utilisés, et trop souvent entravés par des démarches complexes.

1. Des dispositifs utiles… mais trop peu exploités

En dépit de leur pertinence pour sécuriser les parcours et favoriser la mobilité, les outils de transition professionnelle peinent à s’imposer. Ils servent pourtant des enjeux cruciaux : anticiper l’obsolescence des compétences, accompagner les mutations liées à la transformation numérique, écologique ou organisationnelle, et renforcer l’employabilité des collaborateurs .

2. Appel à la simplification

Un message clair est ressorti du colloque : simplifier les démarches administratives liées à ces dispositifs. Les responsables formation pointent les difficultés à comprendre les règles, à mobiliser les aides, et à faire coexister les financements (CPF de transition, PTP, VAE, etc.). Cette complexité bloque trop souvent les parcours .

Clarifier les étapes, uniformiser les procédures entre branches et territoires, et améliorer la fluidité entre les différents dispositifs sont les revendications portées par les professionnels du développement des compétences.

3. Pourquoi maintenir, voire augmenter les financements

En parallèle de la simplification, la table ronde a souligné la nécessité de renforcer les financements affectés à la formation pour répondre aux défis économiques et géopolitiques actuels. Comme l’a rappelé Olivier Faron, du Medef, la réforme de 2018 a posé les bases du système actuel, mais les enjeux de souveraineté, de défense et de réindustrialisation imposent désormais d’investir davantage dans les compétences.

Pour lui, la finalité de la formation doit être l’emploi, le dispositif devant répondre à cette ambition, même dans un contexte de contraintes budgétaires. Il faut donc concentrer les moyens sur ce qui produit de la valeur ajoutée pour l’individu et l’entreprise.

4. Place aux transitions dans la stratégie RH

Les participants ont défendu l’idée que les transitions professionnelles ne doivent pas rester des dispositifs marginaux, mais devenir un pilier des politiques RH. En mobilisant les dispositifs existants — CPF de transition, Pro-A, PDP, VAE — et en les intégrant à une stratégie globale de GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences), les entreprises peuvent mieux anticiper les besoins, sécuriser les carrières et fidéliser les talents.

5. Témoignages et analyse terrain

Des retours terrain, portés notamment par des consultants comme ceux de evolutia360, confirment que la complexité administrative reste un frein. Ils évoquent des étapes souvent non maîtrisées : définition du périmètre, montage des dossiers, mobilisation des financements. Pourtant, lorsqu’ils sont bien conduits, ces dispositifs constituent un puissant levier stratégique pour faire évoluer les compétences en interne.

6. Enjeux de coordination institutionnelle

La diversité des acteurs — Opco, branches, Régions, France Travail — rend essentiel un meilleur alignement des politiques territoriales. Les Pactes régionaux, comparables aux CPREFOP (Contrats de plan Régional), sont des instruments pertinents à condition d’être bien articulés avec les entreprises et les autres opérateurs.

7. Points d’action proposés

Plusieurs pistes concrètes sont ressorties du débat :

  • Harmonisation des dispositifs : un cadre unique pour réduire les démarches administratives.
  • Renforcement du financement : fixer un objectif chiffré d’investissement, avec un retour sur emploi en filigrane.
  • Déploiement des transitions comme levier RH : communication en interne, intégration dans la GPEC, implication managériale.
  • Utilisation des expertises externes : consultants, Opco, aides régionales pour apporter méthodologie et ingénierie.
  • Suivi national-territorial : évaluation des impacts, ajustements des politiques régionales selon les retours du terrain.

8. Portée du congrès

Cette table ronde n’est qu’une étape. Mais le signal envoyé est fort : les transitions professionnelles méritent d’être placées au même niveau que l’apprentissage ou le CPF. Elles répondent à des besoins urgents — reconversion, adaptation, mutations — et doivent donc être utilisées de façon structurée et ambitieuse.

Conclusion

Le congrès Askalia – Centre Inffo met en évidence deux besoins essentiels pour les transitions professionnelles en 2025 :

  1. Simplification administrative : rendre les parcours plus accessibles et compréhensibles pour les entreprises et les salariés.
  2. Maintien (voire renforcement) des financements : pour répondre aux défis économiques, démographiques et géopolitiques.

Les transitions professionnelles ne sont pas des gadgets RH mais des instruments stratégiques au service de l’emploi et de l’adaptation des compétences. Réconcilier simplicité et ambition financière apparaît comme une condition indispensable pour les rendre plus visibles et mobilisables. Le prochain rendez-vous aura lieu avec la négociation interprofessionnelle sur la reconversion (prévue mi‑mai 2025), en espérant que cette nouvelle phase porte des avancées concrètes .

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