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Vers une co‑construction renforcée du CPF : un nouveau projet de décret en cours

Depuis début 2025, le gouvernement français intensifie ses efforts pour renforcer la co‑construction des formations professionnelles financées via le CPF entre salarié et employeur. Après la sécurisation en avril des abondements – c’est‑à‑dire l’ajout de droits par des financeurs externes –, un nouveau projet de décret, actuellement examiné par la CNNCEFP, propose désormais de mieux structurer l’usage du CPF.

Un cadre législatif modernisé et sécurisé

Le décret n°2025-341, publié le 14 avril 2025, a instauré une plateforme dématérialisée, pilotée par la Caisse des Dépôts, afin de centraliser et sécuriser les abondements CPF. Grâce à cette plateforme, les financeurs — employeurs, OPCO, régions, branches ou encore Pôle emploi — peuvent désormais :

  • verser des fonds sur le CPF du bénéficiaire ;
  • cibler spécifiquement certaines formations (notamment celles inscrites au RNCP ou sur des thématiques stratégiques comme l’industrie 4.0, la cybersécurité, la rénovation énergétique…);
  • imposer un délai d’usage, souvent de 24 mois, au-delà duquel les sommes non utilisées peuvent être récupérées par le financeur.

Ces mesures visent à à la fois fluidifier l’administration, renforcer la transparence et inciter les titulaires à utiliser leurs droits à la formation de manière effective.

Le projet de décret : prioriser la co‑construction avec l’employeur

Le texte en cours de validation devant la CNNCEFP (Commission nationale de la certification professionnelle) viserait à revoir la hiérarchisation des abondements, en plaçant prioritairement ceux proposés dans le cadre d’une co‑construction avec l’employeur.

Concrètement, cela signifierait qu’un abondement issu d’un accord concerté employeur–salarié deviendrait prioritaire sur d’autres types de dotations, notamment dans la logique d’usage des droits ou de leur abondement sur la plateforme. L’objectif est clair : encourager les formations élaborées en lien avec les besoins de l’entreprise tout en respectant les aspirations du salarié.

Une approche gagnant‑gagnant déjà bien ancrée

Le concept de CPF co‑construit s’appuie sur une logique collaborative entre employeurs et salariés. Plusieurs formes existent déjà :

  1. Mobilisation du CPF pendant le temps de travail, avec maintien de la rémunération et autorisation d’absence.
  2. Dotation ou abondement financier ciblé, versé par l’employeur sur la plateforme CPF.
  3. Abondement de co‑construction automatisé, où les critères sont prédéfinis sur la plateforme via une convention entre le financeur et la Caisse des Dépôts.

Un exemple concret : Schneider Electric offre entre 50 % et 100 % de co‑financement pour des formations ciblées sur le digital, avec parfois un remboursement en cas de reconversion. De son côté, L’Oréal facilite la montée en compétences de ses salariés en proposant des formations pendant le temps de travail, via des organismes sélectionnés, et communiquant clairement sur ces possibilités.

Par ailleurs, un sondage présenté lors d’une table ronde organisée par la Caisse des Dépôts en juin 2025 indique que 84 % des dirigeants et responsables RH sont favorables au développement des parcours co‑construits, et 63 % ont déjà commencé à co‑financer des formations pour leurs collaborateurs.

Les bénéfices pour chaque acteur

Pour les salariés

  • Une plus grande autonomie dans le choix des formations éligibles, tout en étant soutenus par l’employeur.
  • Une meilleure prise en charge financière de leurs projets de formation.
  • Des démarches souvent plus simples et rapides, avec le soutien opérationnel de l’entreprise.

Pour les employeurs et financeurs

  • Un alignement stratégique des formations avec les besoins internes et les priorités métiers.
  • Une traçabilité et une transparence accrues grâce à la plateforme dématérialisée.
  • Un meilleur ROI (retour sur investissement) : les formations co‑construites sont plus ciblées et pertinentes.
  • Un renforcement de l’employabilité des collaborateurs et de l’attractivité de la marque employeur .

Pour les organismes de formation

  • Une opportunité de proposer des offres certifiantes ciblées, adaptées aux critères de fléchage imposés par les financeurs .
  • Une pression plus forte pour accompagner activement les apprenants, afin qu’ils mobilisent leurs droits dans les délais impartis.
  • Une logique de positionnement stratégique sur les thématiques prioritaires des entreprises et des branches professionnelles.

En résumé : vers une formation professionnelle partagée et efficace

En conclusion, le projet de décret en discussion auprès de la CNNCEFP marque une étape majeure dans l’évolution du CPF. Il ambitionne de renforcer la place de la co‑construction avec l’employeur, en priorisant ce type d’abondements, pour donner plus de sens aux parcours de formation.

Avec ce dispositif, on entrevoit une dynamique de formation plus partagée, stratégique et ajustée aux réalités économiques — au bénéfice de tous les acteurs : salariés, entreprises, organismes de formation et financeurs.

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