Le Medef plaide pour une priorisation du CPF afin de renforcer la formation en intelligence artificielle

Dans un contexte où l’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un levier incontournable de compétitivité et d’innovation, le Medef (Mouvement des entreprises de France) appelle à une mobilisation collective pour accélérer la montée en compétences des salariés dans ce domaine. L’organisation patronale propose de prioriser l’utilisation du Compte Personnel de Formation (CPF) afin de former 100 000 salariés aux enjeux et aux outils de l’IA. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à accompagner les entreprises, et notamment les TPE et PME, dans leur transition numérique. Pour ce faire, le Medef suggère de moduler le reste à charge, afin de rendre ces formations accessibles à tous, indépendamment de la taille de l’entreprise.

Une nécessité stratégique pour les entreprises

L’intelligence artificielle représente aujourd’hui un enjeu majeur pour les entreprises, qu’elles opèrent dans l’industrie, les services ou encore le commerce. Ses applications sont multiples : optimisation des processus, analyse de données, personnalisation de l’expérience client, automatisation des tâches répétitives, etc. Pourtant, malgré son potentiel transformateur, l’IA reste encore largement sous-exploitée en France, notamment en raison d’un déficit de compétences. Selon le Medef, cette situation freine la performance des entreprises et leur capacité à innover.

Pour y remédier, l’organisation propose de s’appuyer sur les dispositifs existants, en particulier le CPF, qui permet à chaque salarié de financer des formations tout au long de sa carrière. En priorisant l’usage du CPF pour des formations en IA, le Medef entend répondre à un double objectif : d’une part, doter les salariés des compétences nécessaires pour exploiter pleinement les technologies d’IA, et d’autre part, renforcer la compétitivité des entreprises françaises sur la scène internationale.

Une approche ciblée pour les TPE et PME

Si les grandes entreprises disposent souvent des ressources nécessaires pour investir dans la formation de leurs salariés, la situation est plus complexe pour les TPE et PME. Ces dernières, bien que représentant une part importante du tissu économique français, font face à des contraintes financières et organisationnelles qui limitent leur capacité à former leurs équipes. C’est pourquoi le Medef propose de moduler le reste à charge pour ces structures, afin de réduire leur participation financière et de les inciter à s’engager dans des parcours de formation en IA.

Cette modulation du reste à charge pourrait prendre la forme d’un soutien public accru, via des subventions ou des crédits d’impôt, ou encore d’une révision des modalités de prise en charge par les OPCO (Opérateurs de Compétences). L’objectif est de rendre ces formations accessibles à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, et de garantir ainsi une diffusion large et équitable des compétences en IA.

Les leviers d’action proposés par le Medef

Le Medef identifie plusieurs leviers pour accompagner l’appropriation de l’IA par les entreprises. Outre la formation, l’organisation insiste sur l’importance de la certification, du recrutement et du repérage des viviers de compétences.

1. La formation : En priorisant le CPF pour des formations en IA, le Medef souhaite créer un effet d’entraînement massif. Ces formations devront être adaptées aux besoins spécifiques des entreprises, en tenant compte de leur secteur d’activité et de leur niveau de maturité technologique.
2. La certification : Pour garantir la qualité des formations dispensées, le Medef préconise la mise en place de certifications reconnues par les professionnels. Ces certifications permettraient de valider les compétences acquises et de rassurer les employeurs sur le niveau de qualification de leurs salariés.
3. Le recrutement : Afin de compléter les compétences internes, le Medef encourage les entreprises à recruter des profils spécialisés en IA. Cela passe par une meilleure identification des besoins et une collaboration accrue avec les établissements d’enseignement supérieur et les centres de recherche.
4. Le repérage des viviers de formation : Pour maximiser l’efficacité des dispositifs de formation, le Medef propose de cartographier les viviers de compétences existants et d’identifier les formations les plus pertinentes. Cette démarche permettrait de mieux orienter les salariés et les entreprises vers les offres de formation les plus adaptées à leurs besoins.

Une initiative parmi dix propositions

La priorisation du CPF pour la formation en IA s’inscrit dans une série de dix propositions formulées par le Medef pour accélérer la transformation numérique des entreprises. Ces propositions couvrent un large spectre, allant de la modernisation des infrastructures à la promotion de l’innovation, en passant par la sécurisation des données et la lutte contre la fracture numérique.

Parmi ces mesures, la formation occupe une place centrale, car elle conditionne la capacité des entreprises à s’approprier les nouvelles technologies et à en tirer pleinement parti. En formant 100 000 salariés à l’IA, le Medef espère créer un cercle vertueux, où les compétences acquises se traduiront par des gains de productivité, une meilleure compétitivité et une plus grande capacité à innover.

Un enjeu de souveraineté économique

Au-delà des bénéfices pour les entreprises, cette initiative revêt également une dimension stratégique pour la France. Dans un contexte de compétition internationale accrue, la maîtrise des technologies d’IA est devenue un enjeu de souveraineté économique. En formant massivement ses salariés, la France peut se positionner comme un leader dans ce domaine et réduire sa dépendance vis-à-vis des géants technologiques étrangers.

Le Medef appelle donc à une mobilisation collective, impliquant les pouvoirs publics, les entreprises et les organismes de formation. Selon l’organisation, seule une approche concertée permettra de relever le défi de l’IA et de garantir que la France reste à la pointe de l’innovation.

En conclusion, la proposition du Medef de prioriser l’usage du CPF pour former 100 000 salariés à l’IA, tout en modulant le reste à charge pour les TPE et PME, représente une réponse pragmatique et ambitieuse aux défis posés par la transformation numérique. En misant sur la formation, l’organisation entend non seulement renforcer la compétitivité des entreprises, mais aussi préparer l’économie française aux mutations technologiques à venir.