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Le permis B : un pilier majeur du CPF en 2025

En 2023, le permis de conduire, en particulier la catégorie B, représente près de 25 % des formations financées via le Compte Personnel de Formation (CPF) . Ce poids important révèle l’effervescence autour de ce type de formation, bien au-delà d’un simple besoin personnel : il s’agit d’un levier fort pour l’employabilité et l’autonomie.
Contents
- 0.1 1. Un public jeune et francilien
- 0.2 2. Motifs professionnels et personnels mélangés
- 0.3 3. Répartition des financements
- 0.4 4. Une formation en deux temps
- 0.5 5. Des résultats significatifs à haute portée
- 0.6 6. Domination du permis B dans le CPF
- 0.7 7. Élargissement du financement aux autres permis
- 0.8 8. Taux de réussite et valeur ajoutée
- 0.9 9. Le reste à charge
- 1 Analyse et perspectives
- 2 Conclusion
1. Un public jeune et francilien
La formation au permis B financée par le CPF se distingue par deux caractéristiques marquantes : l’âge et la localisation des bénéficiaires.
- Jeunesse des candidats : près de 47 % ont moins de 30 ans, ce qui illustre que le permis est majoritairement sollicité lors des premières années d’activité professionnelle .
- Concentration en Île-de-France : plus de 43 % des utilisateurs vivent en région parisienne, confirmant que la densité d’emploi et les besoins de mobilité jouent un rôle essentiel dans l’orientation vers ce type de formation.
2. Motifs professionnels et personnels mélangés
Le permis B financé par le CPF sert à la fois des objectifs professionnels et quotidiens :
- Pour 21 %, cette formation est le levier pour trouver un emploi ;
- Et 10 % affirment avoir conservé leur poste grâce au permis.
En parallèle, ce type de formation répond aussi à des besoins pratiques : faire ses courses, emmener les enfants à l’école, ou encore gagner en autonomie personnelle, reflétant son utilité transversale.
3. Répartition des financements
Beaucoup envisagent de financer eux-mêmes leur permis, mais pas toujours sans support. Parmi ceux en difficulté financière :
- 55 % déclarent ne pas pouvoir financer même partiellement leur parcours sans l’aide du CPF .
Cette statistique montre clairement l’utilité d’un financement public pour éviter les inégalités d’accès.
4. Une formation en deux temps
La structure du permis B via CPF est souvent articulée en deux phases :
- Code de la route (épreuve théorique).
- Heures de conduite (épreuve pratique).
Le CPF permet de cumuler plusieurs mobilisations pour ces étapes, offrant une flexibilité précieuse si le processus est long ou nécessite un freinage momentané.
5. Des résultats significatifs à haute portée
Selon le ministère du Travail, près de 1,6 million de permis B ont été examinés en 2022, dont 331 000 préparés via le CPF, soit 21 % de l’ensemble.
L’analyse de la Dares/France Compétences montre aussi que :
- 32 % des utilisateurs estiment que la formation a impacté leur manière de travailler ;
- 41 % déclarent que le permis les a conduits à un emploi ;
- 13 % en ont assuré le maintien.
6. Domination du permis B dans le CPF
Le permis B s’impose sans conteste dans le paysage du CPF :
- Il représente 23 % des dossiers validés en 2023, contre 17 % en 2022 .
- Le coût moyen d’une préparation est d’environ 910 €, pour une durée d’environ 18 heures.
En comparaison, d’autres formations (CACES, langues, VAE) coûtent plus cher.
7. Élargissement du financement aux autres permis
Depuis janvier 2024, le CPF ne se limite plus au permis B : il finance désormais toutes les catégories de permis de véhicules motorisés — motos (A1, A2), voiturettes (B1), remorquages (BE), et même camions et bus.

Cependant, un décret de mai 2024 impose des conditions supplémentaires :
- L’obtention du permis doit s’inscrire dans un projet professionnel ;
- Le titulaire ne doit pas déjà disposer d’un permis en cours de validité pour un véhicule léger (sinon seul le permis remorque est éligible).
Un mécanisme prévu pour éviter des usages non professionnels.
8. Taux de réussite et valeur ajoutée
Selon TF1 Info, 57 % des bénéficiaires du CPF ayant passé leur conduite l’ont obtenue dans les neuf mois suivant la fin de leur formation, avec un taux d’examen du Code à 76 %.
Ce succès rapide et marquant renforce l’idée que la formation CPF est à la fois efficace et bien calibrée.
9. Le reste à charge
Malgré tout, un reste à charge subsiste :
- 22 % des formations au permis B présentaient en novembre 2021 un reste à charge supérieur à 100 €
- Ce reste moyen s’élève à environ 200 €, soit moitié moins que la moyenne CPF.
Des financements complémentaires existent : Régions, France Travail, Opco, etc., permettant de compenser en cas de solde insuffisant.
Analyse et perspectives
Importance stratégique du permis B
Le permis apparaît comme un élément clé d’autonomisation professionnelle et personnelle. Il permet de :
- Sceller les mobilités (recherche d’emploi, emploi actuel),
- Assurer un mode de vie quotidien autonome,
- Conforter la réussite et l’insertion professionnelle.
C’est pourquoi il demeure la formation phare du CPF.
Enjeux d’équité et d’accès
Cependant, 55 % des bénéficiaires en difficulté financière auraient été exclus sans le CPF . De même, le reste à charge, bien que modéré, peut représenter un obstacle pour les publics les plus fragiles.
Conditions d’éligibilité et régulation
Les restrictions découlant du décret de 2024 (usage professionnel et absence de permis existant) sont logiques pour préserver l’usage ciblé du CPF . Elles visent à garantir que ce financement serve une visée socio-économique plutôt que ludique.
Perspectives de renforcement
Pour améliorer encore l’impact du CPF :
- Renforcer l’accès : via des abondements régionaux ou Pôle Emploi pour réduire le reste à charge.
- Suivi qualitatif : mesurer l’impact sur l’insertion et le maintien dans l’emploi.
- Encadrement clair : simplifier les démarches administratives pour la préparation au permis.
- Communication ciblée : informer davantage les jeunes et résidents de la région Île-de-France, principaux bénéficiaires.
Conclusion
Le permis B financé par le CPF se profile comme l’un des outils les plus puissants du développement professionnel en France. Sa popularité, sa portée pratique et son efficacité prouvée en font une formation stratégique. L’effort doit se poursuivre pour garantir – au-delà de l’accès – une équité réelle, un impact durable, et un usage ciblé selon les priorités professionnelles.