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Le recrutement d’apprentis va connaître une transformation en profondeur avec la mise en place de nouvelles règles de financement, de versement et de contrôle. Ce changement de cap, effectif à partir de 2025, vise à adapter les aides aux réalités du terrain, à renforcer la transparence et à harmoniser les modalités selon la taille des entreprises. L’objectif affiché : un dispositif d’apprentissage plus équitable, mieux contrôlé et plus en phase avec les besoins des employeurs comme des apprenants.
Cette réforme modifie substantiellement les barèmes, les conditions d’attribution des aides et les modalités de gestion des contrats. Les entreprises devront désormais s’adapter à une logique de proratisation, à des procédures administratives plus exigeantes et à un suivi renforcé, notamment pour les structures de plus de 250 salariés. Tour d’horizon complet de ce qui change.
Contents
- 1 Des aides repensées selon la taille de l’entreprise
- 2 Une aide calculée au jour près : la fin des montants fixes
- 3 Des contrats reconnus jusqu’au niveau master
- 4 Les obligations spécifiques des entreprises de plus de 250 salariés
- 5 L’ASP au centre du système de versement mensuel
- 6 Les démarches à suivre et les obligations administratives
- 7 Un calendrier de transition jusqu’en 2026
- 8 Handicap, suspensions et interruptions : des règles précises
Des aides repensées selon la taille de l’entreprise
Le nouveau système de soutien financier repose désormais sur des barèmes adaptés à la dimension de l’entreprise. L’objectif est double : encourager les petites structures à accueillir davantage d’apprentis, tout en responsabilisant les plus grandes organisations.
Les montants attribués varieront selon :
- le nombre de salariés,
- le type de diplôme préparé,
- l’année du contrat,
- et les situations particulières, comme le handicap ou les reconversions.
Pour les entreprises de plus de 250 salariés, le plafond d’aide pourra atteindre 6 000 euros, principalement concentrés sur la première année du contrat. L’idée est de favoriser une intégration rapide et efficace des apprentis, tout en soutenant les entreprises qui se structurent déjà autour de l’alternance.
Une aide calculée au jour près : la fin des montants fixes
L’un des changements les plus marquants est la proratisation stricte de l’aide en fonction du nombre réel de jours travaillés. Cette mesure s’appliquera à partir du 1er novembre 2025, et concernera aussi bien les nouveaux contrats que ceux déjà en cours.
Concrètement :
- Si le contrat débute ou se termine en cours de mois, l’aide sera ajustée proportionnellement.
- En cas de rupture anticipée, les versements s’arrêteront au dernier jour travaillé.
- En cas de prolongation éventuelle, un recalcul sera effectué sur la période réelle.
- En cas d’erreur ou d’oubli, l’ASP (Agence de Services et de Paiement) procédera à une régularisation après analyse des justificatifs.
Cette proratisation ne modifie cependant ni les plafonds légaux, ni les critères d’éligibilité. Elle vise uniquement à aligner les aides sur la réalité du contrat, afin de supprimer les versements indus et renforcer la transparence du dispositif.
Des contrats reconnus jusqu’au niveau master
Le nouveau cadre confirme que les contrats ouvrant droit aux aides doivent concerner des certifications inscrites au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Cela inclut les diplômes allant du CAP jusqu’au niveau Master, soit M1 et M2.
Toutefois, l’aide accordée en première année ne pourra être cumulée si l’apprenti a déjà bénéficié d’un financement pour le même diplôme dans une entreprise précédente. Ce principe vise à éviter les redondances et à garantir une gestion équitable des fonds publics.
Les obligations spécifiques des entreprises de plus de 250 salariés
Les grandes entreprises devront désormais justifier leur engagement en faveur de l’alternance. Pour obtenir le versement des aides, elles devront transmettre :
- un dossier de suivi,
- des éléments attestant du respect des quotas d’alternants.
Deux critères d’éligibilité seront pris en compte :
- un taux d’alternants représentant au moins 5 % de l’effectif global,
- ou une progression de 10 % du nombre d’alternants par rapport à l’année précédente.
À défaut, l’aide pourra être refusée ou suspendue. Ces mesures visent à encourager les grands groupes à maintenir leurs efforts en matière d’insertion professionnelle.

L’ASP au centre du système de versement mensuel
À partir de 2025, l’Agence de Services et de Paiement assurera des versements mensuels automatisés, après validation du contrat par l’OPCO (Opérateur de Compétences). Ce système vise à fluidifier la gestion financière et à anticiper les besoins en trésorerie des employeurs.
Le processus repose sur :
- la transmission du contrat à l’OPCO,
- la validation administrative des éléments de formation,
- l’engagement de l’employeur via un formulaire dédié si nécessaire,
- l’envoi des notifications de droits,
- puis le déclenchement mensuel des versements.
Toute modification (rupture, prolongation, suspension) entraînera automatiquement un recalcul.
Les démarches à suivre et les obligations administratives
Pour que l’aide soit déclenchée, l’employeur devra impérativement obtenir la validation de l’OPCO, sans laquelle l’ASP ne pourra rien verser. Par ailleurs, si un formulaire d’engagement est requis, celui-ci devra être transmis dans un délai de huit mois maximum après la signature du contrat.
En l’absence de ces pièces :
- l’aide peut être suspendue,
- les paiements peuvent être différés,
- le dossier peut être rejeté.
Un calendrier de transition jusqu’en 2026
Autour du 1er novembre 2025, un régime transitoire sera mis en place. Les contrats pourront être enregistrés, mais les versements n’interviendront qu’après les contrôles nécessaires. Les premières aides effectives devraient être versées à partir de mars 2026.
Les contrats signés avant cette date continueront en revanche de bénéficier des anciens barèmes.
Handicap, suspensions et interruptions : des règles précises
Pour les apprentis en situation de handicap, les employeurs devront fournir un justificatif validé par l’OPCO. Sans ce document, l’aide sera automatiquement suspendue.
En cas de suspension du contrat sans salaire (maladie longue, accident, congé non rémunéré), l’aide sera recalculée sur les seuls jours réellement travaillés.