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Budget 2026 : le financement du bilan de compétences par le CPF bientôt supprimé ?

Le projet de loi de finances 2026 présenté par le gouvernement fait trembler le monde de la formation professionnelle. Parmi les mesures envisagées figure la suppression du financement du bilan de compétences via le Compte personnel de formation (CPF). Si cette proposition est adoptée, il ne sera plus possible, dès 2026, d’utiliser ses droits CPF pour réaliser un bilan de compétences.
Mais avant d’en arriver là, faisons le point sur ce que cela signifie concrètement et sur les solutions alternatives qui pourraient exister.
Contents
- 1 Le bilan de compétences : un outil essentiel à la reconversion professionnelle
- 2 Une réforme du CPF dans le viseur du gouvernement
- 3 Une décision encore en débat, mais qui inquiète
- 4 Réguler les dépenses et lutter contre les fraudes
- 5 CPF : un outil de formation toujours plébiscité
- 6 Comment financer un bilan de compétences sans le CPF ?
- 7 Et maintenant ? Une course contre la montre
- 8 En conclusion
Le bilan de compétences : un outil essentiel à la reconversion professionnelle
Le bilan de compétences est un dispositif précieux pour tous ceux qui souhaitent faire le point sur leur parcours. Il permet d’analyser ses savoir-faire, aptitudes et motivations afin de mieux orienter son avenir professionnel. Qu’il s’agisse de préparer une reconversion, d’identifier des compétences transférables ou simplement de retrouver du sens dans son travail, le bilan est un outil d’introspection et de stratégie.
Jusqu’à présent, il était intégralement finançable par le CPF, ce qui le rendait accessible à tous les actifs : salariés, demandeurs d’emploi ou indépendants. Mais le projet de budget 2026 pourrait bien changer la donne.
Une réforme du CPF dans le viseur du gouvernement
Le texte présenté par le Premier ministre Sébastien Lecornu le 14 octobre 2025 prévoit un recentrage du CPF sur les formations certifiantes. L’article 81 du projet de loi de finances explique que près de 40 % des sommes mobilisées via le CPF servent aujourd’hui à financer des formations non certifiantes, dont les bilans de compétences.
Pour le gouvernement, cela détourne le dispositif de son objectif initial : favoriser l’acquisition de compétences professionnelles reconnues et certifiées, directement liées à l’emploi.
En clair, l’exécutif souhaite recentrer les dépenses sur les formations diplômantes ou qualifiantes, inscrites au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles). Le bilan de compétences, jugé trop coûteux et parfois sujet à des fraudes, serait donc écarté de la liste des formations éligibles au CPF.
Une décision encore en débat, mais qui inquiète
Rien n’est encore officiel. Le projet de loi de finances 2026 doit être examiné et voté d’ici décembre. Le vote du 17 novembre 2025 pourrait être décisif. En attendant, il est toujours possible d’utiliser ses droits CPF pour financer un bilan de compétences.
Cependant, cette perspective soulève de fortes inquiétudes du côté des professionnels de l’accompagnement. Beaucoup redoutent une chute de la demande et la disparition d’un secteur économique local, notamment pour les structures spécialisées dans le conseil et la reconversion professionnelle.
Pour de nombreux actifs, la fin du financement CPF constituerait un véritable frein à la mobilité professionnelle et à la réinsertion sur le marché du travail.
Réguler les dépenses et lutter contre les fraudes
Cette réforme s’inscrit dans une volonté plus large du gouvernement de rationaliser les dépenses du CPF. Depuis 2019, ce dispositif a connu un engouement spectaculaire, mais aussi des dérives.
Les fraudes, démarchages abusifs et formations douteuses se sont multipliés, entraînant une perte de confiance et un coût croissant pour les finances publiques.
En parallèle, l’État a déjà mis en place plusieurs garde-fous :
- Interdiction du démarchage commercial lié au CPF (depuis 2022).
- Authentification renforcée via FranceConnect+ pour sécuriser les transactions.
- Reste à charge obligatoire de 102,23 euros instauré en 2024 (PFO).
Le gouvernement estime désormais que supprimer certaines formations non certifiantes, comme le bilan de compétences, permettrait d’assurer une meilleure maîtrise des dépenses.

CPF : un outil de formation toujours plébiscité
Malgré les réformes successives, le CPF reste un levier incontournable de la formation professionnelle. Selon la Dares, son utilisation a encore progressé de 30 % entre janvier et mai 2024, signe que les actifs continuent à investir dans leurs compétences.
Les formations les plus demandées concernent aujourd’hui le permis de conduire, les langues étrangères, la création d’entreprise et la bureautique. Le bilan de compétences, lui, se classe en huitième position, avec près de 80 000 bilans réalisés en 2024.
Mais si la réforme est adoptée, ce dispositif d’accompagnement ne pourra plus être financé par le CPF. Reste alors à explorer les autres sources de financement possibles.
Comment financer un bilan de compétences sans le CPF ?
Même sans CPF, plusieurs dispositifs permettent de prendre en charge un bilan de compétences :
- L’Aide individuelle à la formation (AIF) de France Travail (ex Pôle emploi), pour les demandeurs d’emploi.
- Les conseils régionaux, qui proposent parfois des aides spécifiques à la reconversion.
- Le plan de développement des compétences des entreprises, lorsque l’initiative émane de l’employeur.
- Les OPCO (opérateurs de compétences), qui peuvent financer le bilan dans certains cas.
- Le Compte professionnel de prévention (C2P), pour les métiers exposés à la pénibilité.
- Les fonds d’assurance formation (FAF) pour les travailleurs indépendants.
- Enfin, l’autofinancement, pour ceux qui souhaitent investir personnellement dans leur avenir.
Avant toute démarche, il est fortement conseillé de consulter un conseiller en évolution professionnelle (CEP), un service gratuit qui aide à évaluer les besoins, les objectifs et les solutions de financement.
Et maintenant ? Une course contre la montre
Tant que la loi n’est pas votée, il est encore possible d’agir. Les personnes envisageant une reconversion ont tout intérêt à mobiliser leurs droits CPF dès maintenant pour financer un bilan de compétences avant 2026.
Le Salon Nouvelle Vie Professionnelle, organisé le 13 novembre à Paris, sera d’ailleurs l’occasion idéale pour rencontrer des experts et choisir un organisme de confiance.
En conclusion
Le bilan de compétences reste aujourd’hui un outil clé pour repenser son parcours professionnel et préparer un changement de carrière. Cependant, le Budget 2026 pourrait profondément modifier son mode de financement en excluant ce dispositif du CPF.
Si cette mesure est adoptée, il faudra compter sur d’autres leviers pour maintenir l’accès à cet accompagnement essentiel.
Une chose est sûre : si vous souhaitez réaliser un bilan de compétences, c’est maintenant qu’il faut le faire.