CPF : Les Formations les Plus Plébiscitées par les Français en 2024

Permis, reconversion, numérique : les nouvelles tendances de formation se dessinent clairement à travers l’usage du CPF. Après deux années de léger recul, le compte personnel de formation connaît une relance significative, illustrant les priorités actuelles des actifs français.

Une reprise marquée de l’utilisation du CPF

Le CPF, devenu un levier central de développement des compétences depuis sa transformation en compte monétisé, connaît une dynamique nouvelle. En 2023, 1,4 million de parcours de formation ont été engagés, marquant une hausse de 4 % par rapport à l’année précédente. Cette progression témoigne d’un regain d’intérêt des actifs, stimulé par deux éléments clés : l’ajout du permis moto à la liste des formations éligibles et l’introduction de la participation forfaitaire obligatoire (PFO), qui a poussé de nombreux bénéficiaires à anticiper leur inscription avant la date limite.

Le permis B, toujours en tête

Sans surprise, le permis voiture (permis B) continue de dominer le classement des formations les plus sollicitées via le CPF. Avec 309 300 inscriptions en 2023, il représente à lui seul plus de 20 % des dossiers validés. Ce chiffre confirme une tendance de fond : pour de nombreux Français, la mobilité reste un prérequis à l’insertion professionnelle, surtout dans les zones rurales ou mal desservies par les transports en commun.

Cette prédominance s’inscrit dans un ensemble plus large : les formations liées à la conduite et au transport représentent désormais près de 45 % de l’ensemble des parcours CPF, incluant les nouveaux permis moto et les formations logistiques. L’obtention d’un permis devient un véritable passeport pour l’emploi.

Le permis moto, nouvel acteur incontournable

L’entrée du permis A (moto) dans le catalogue CPF a été fulgurante. Avec 131 900 formations lancées en quelques mois, cette nouveauté s’est rapidement imposée dans le top des demandes. Ce succès fulgurant s’explique par un public souvent jeune, moins solvable, qui voit dans le CPF une opportunité inédite pour financer sa mobilité personnelle et professionnelle. Les auto-écoles ont dû s’adapter à cette demande soudaine, en élargissant leur offre pour intégrer la formation moto.

Le numérique et la bureautique en net repli

En revanche, certaines catégories de formations subissent un net recul. Les formations en bureautique reculent de 40 % et celles en informatique de 48 %. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse. D’une part, les autorités ont procédé à un nettoyage du catalogue, écartant un certain nombre de certifications jugées peu rigoureuses. D’autre part, la suspension temporaire des badges de compétences numériques a freiné les inscriptions, ces certifications n’ayant été réintégrées qu’au printemps.

De plus, les formations aux bilans de compétences et à la validation des acquis de l’expérience (VAE) sont elles aussi en recul, bien que leur popularité pourrait rebondir en cas d’augmentation des plans de départs dans les mois à venir.

Une dynamique influencée par les mesures réglementaires

L’évolution du CPF est étroitement liée aux mesures réglementaires et fiscales. L’instauration d’un ticket modérateur de 100 € applicable à partir du 2 mai 2024 a clairement influencé les comportements : nombre de bénéficiaires ont anticipé leur inscription pour échapper à cette dépense supplémentaire. Cette « course contre la montre » a temporairement boosté les chiffres de l’utilisation du CPF en début d’année.

À l’avenir, la PFO sera indexée sur l’inflation et atteindra 102,23 € en 2025. Cette légère hausse pourrait freiner l’enthousiasme de certains utilisateurs, en particulier ceux dont le budget est restreint.

Quelles perspectives pour 2025 ?

L’année 2025 pourrait marquer un nouveau tournant pour le CPF. Avec la réouverture complète des certifications numériques et la montée des besoins en reconversion professionnelle, les catégories actuellement en perte de vitesse pourraient connaître un rebond significatif. En parallèle, le renforcement des mécanismes de lutte contre la fraude est attendu. Des alertes plus strictes et une surveillance renforcée devraient permettre d’assainir davantage le marché, redonnant confiance aux utilisateurs et aux financeurs publics.

Ces ajustements seront déterminants pour soutenir l’efficacité et la crédibilité du CPF comme outil de montée en compétence. D’autant plus que les besoins en formation évoluent rapidement, en lien avec les transformations économiques, technologiques et sociales.

Une photographie mouvante des priorités des Français

Le CPF ne se contente plus d’être un outil d’autoformation : il est devenu un baromètre des attentes et des stratégies professionnelles des actifs. Dès qu’un changement intervient dans les règles fiscales ou que de nouvelles formations sont proposées, les tendances évoluent en conséquence.

Cette agilité dans l’usage du CPF révèle une forte capacité d’adaptation des bénéficiaires, qui ajustent leurs choix en fonction de leurs projets et des opportunités du marché. Elle montre aussi l’importance de maintenir une offre de formation qualitative, lisible et en phase avec les mutations du monde du travail.

En conclusion, le CPF démontre qu’il est non seulement un outil d’ascension sociale, mais aussi un révélateur des dynamiques économiques et des attentes des actifs. Avec un marché de la formation en constante mutation, le rôle du CPF devrait continuer à croître, à condition que la régulation suive et que les offres restent pertinentes et accessibles.

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