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Le Compte Personnel de Formation en 2024 : Réformes, évolutions et impacts majeurs

L’année 2024 s’est révélée être un tournant décisif pour le Compte Personnel de Formation (CPF), avec des changements notables ayant profondément modifié le paysage de la formation professionnelle en France. Portées par une série de réformes structurelles et de décisions budgétaires, ces évolutions ont eu un impact direct sur le nombre d’entrées en formation, les domaines les plus sollicités, ainsi que sur le profil des utilisateurs. Le rapport de la Dares publié le 17 juillet 2025 vient éclairer cette dynamique.

Une progression globale, malgré un second semestre plus terne

En 2024, le CPF a permis le démarrage de 1 387 500 formations, ce qui représente une hausse de 4 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance s’inscrit dans une tendance de long terme, marquée par une augmentation continue des mobilisations du CPF depuis sa généralisation. Il convient de noter que les chiffres des années 2020 à 2023 ont été révisés, ce qui permet une analyse plus fine et consolidée de cette trajectoire ascendante.

Cependant, cette dynamique globale masque des contrastes marqués entre le premier et le second semestre de l’année. De janvier à mai 2024, les inscriptions en formation via le CPF ont explosé, enregistrant une progression spectaculaire de 30 % par rapport à la même période en 2023. Deux facteurs expliquent cette envolée : l’ouverture du financement du permis moto par le CPF et l’effet d’anticipation créé par l’annonce de l’introduction d’une participation forfaitaire obligatoire (PFO) de 100 euros par dossier de formation.

Des mesures restrictives aux effets immédiats

L’instauration effective de la PFO au printemps 2024, combinée à une restriction du financement des formations aux permis de conduire à partir de mai, a radicalement inversé la courbe. Ainsi, sur la période de juin à décembre, les entrées en formation ont reculé de 14 % comparativement à la même période de 2023. Ce repli démontre la sensibilité du public aux barrières financières, même minimes, et à la réduction de l’offre éligible.

Le CPF, conçu initialement pour autonomiser les salariés et demandeurs d’emploi dans la gestion de leur parcours professionnel, semble donc directement influencé par l’environnement réglementaire et budgétaire. Les arbitrages opérés par les bénéficiaires restent très dépendants des coûts restants à charge et de la nature des formations financées.

Les transports en tête : une tendance confirmée

Malgré ce recul en fin d’année, les formations dans le domaine des transports ont confirmé leur suprématie. En 2024, elles ont représenté près de 45 % de l’ensemble des formations réalisées via le CPF. Ce chiffre impressionnant témoigne de l’appétence pour les métiers liés à la mobilité, mais aussi de la structuration des offres de formation dans ce secteur. L’inclusion temporaire du permis moto dans le catalogue CPF a probablement accentué ce phénomène.

À l’inverse, les formations en bureautique et en informatique – historiquement plébiscitées – ont connu une baisse notable. Cette tendance reflète peut-être un certain essoufflement de la demande sur ces compétences de base, au profit de métiers plus opérationnels ou directement liés à l’emploi.

Une évolution du profil des bénéficiaires

L’analyse fine des données révèle également des évolutions significatives dans le profil des utilisateurs du CPF. En excluant les bénéficiaires du permis moto, seules trois catégories ont vu leur nombre d’utilisateurs progresser en 2024 :

  • Les moins de 30 ans,
  • Les personnes diplômées du supérieur,
  • Les inscrits à France Travail (anciennement Pôle emploi).

Cela indique que le CPF séduit de plus en plus les jeunes adultes en début de parcours professionnel, les individus les mieux formés – souvent plus enclins à prendre en main leur trajectoire – et les demandeurs d’emploi. Pour ces derniers, la formation est perçue comme un levier d’employabilité et de retour rapide vers l’emploi. La montée en puissance de ces publics suggère également une prise de conscience croissante de l’intérêt du CPF comme outil stratégique d’adaptation au marché du travail.

Les enjeux à venir pour le CPF

L’année 2024 s’inscrit donc comme une année de ruptures et de redéfinitions pour le Compte Personnel de Formation. Si l’on observe un regain d’intérêt en début d’année, les réformes budgétaires ont manifestement freiné cette dynamique. L’instauration d’un reste à charge, même modéré, pourrait poser la question de l’équité d’accès à la formation, notamment pour les travailleurs précaires ou peu qualifiés.

En parallèle, la domination des formations liées aux permis interroge sur la diversité des usages du CPF. Le défi pour les pouvoirs publics, mais aussi pour les organismes de formation, sera d’encourager une plus grande variété d’usages, en mettant l’accent sur les compétences numériques, les métiers en tension ou les qualifications transversales.

Enfin, pour garantir une montée en compétences généralisée et une réelle transformation du marché du travail, il sera essentiel d’assurer un accompagnement personnalisé des bénéficiaires du CPF, notamment pour les publics les plus éloignés de l’emploi ou les moins familiers avec les dispositifs administratifs.

Conclusion

L’année 2024 a illustré les tensions entre volonté politique de maîtrise budgétaire et nécessité de former massivement une main-d’œuvre en transition. Le CPF reste un outil central de cette ambition, à condition que son accessibilité et sa pertinence soient maintenues. L’analyse des données de la Dares permet d’anticiper les ajustements nécessaires pour que la formation professionnelle reste un véritable levier d’inclusion, d’adaptation et de progrès social.

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