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Permis de conduire : à quels délais faut-il s’attendre selon votre département ?

Obtenir une date pour passer l’épreuve pratique du permis de conduire est devenu un véritable parcours du combattant dans une grande partie du pays. Alors que le permis B reste un incontournable pour de nombreux jeunes et adultes, les délais d’attente continuent de s’allonger, provoquant frustration, surcoûts et colère chez les professionnels de la formation. Moniteurs, auto-écoles en ligne et inspecteurs tirent la sonnette d’alarme : le système est saturé.

Des délais qui explosent partout en France

Dans plusieurs départements, l’attente dépasse désormais les trois mois. L’auto-école en ligne Ornikar publie depuis juin une estimation des délais par département : l’Ain, le Rhône ou encore le Jura figurent parmi les plus touchés, avec plus de 90 jours avant d’obtenir une place pour l’examen. Ces retards, loin d’être anecdotiques, ont des conséquences directes sur les candidats. Beaucoup, craignant de perdre les acquis de leur formation initiale, se voient contraints de reprendre des heures supplémentaires de conduite. Ce besoin de « remise à niveau » renchérit le coût global, déjà élevé, du passage du permis.

Cette attente prolongée impacte aussi les taux de réussite. Un candidat qui doit patienter des semaines avant son examen arrive souvent moins serein, moins entraîné, parfois démotivé. Pour les auto-écoles, la situation devient tout aussi complexe : impossible de planifier correctement les sessions, difficile d’accompagner efficacement les élèves, et encore plus compliqué de répondre à la demande croissante.

Professionnels mobilisés face à une situation jugée intenable

Le 29 septembre, moniteurs et inspecteurs se sont mobilisés dans plusieurs villes françaises pour dénoncer des conditions de travail dégradées et un manque criant de moyens. Leur revendication principale : un nombre d’inspecteurs insuffisant pour absorber les flux de candidats. Aujourd’hui, la France compte moins de 1 500 inspecteurs du permis pour environ 1,4 million de prétendants à l’examen pratique en 2023. Un ratio que les professionnels jugent intenable.

Le constat est largement partagé. Selon un sondage OpinionWay réalisé pour « En Voiture Simone » en septembre 2025, 64 % des jeunes de 18 à 24 ans sans permis considèrent qu’il est difficile, voire très difficile, d’obtenir une date d’examen. Une génération déjà confrontée à de nombreuses difficultés sociales (logement, emploi, mobilité), et pour laquelle la possession du permis reste un précieux pass.

Un déficit structurel d’inspecteurs

Selon les organisations professionnelles, il faudrait recruter entre 150 et 200 inspecteurs supplémentaires pour revenir à un fonctionnement plus fluide. Face aux critiques, le ministère de l’Intérieur met en avant les efforts engagés : 15 postes créés en 2023, 38 en 2024, et 103 prévus pour l’année 2025. L’objectif affiché est ambitieux : offrir 80 000 places supplémentaires d’ici fin 2025, avec des créations progressives chaque mois (près de 12 000 en août, plus de 15 000 en septembre, plus de 17 500 en octobre…).

Même si ces annonces vont dans le bon sens, elles ne compensent pas — pour l’instant — l’explosion du nombre de candidats et les nouvelles politiques publiques qui ont bouleversé le secteur.

Le permis à 17 ans change la donne

Depuis 2024, les jeunes peuvent se présenter à l’examen pratique dès 17 ans, et ce changement majeur a mécaniquement augmenté le nombre de candidats à absorber. De nombreux adolescents, auparavant limités par l’âge, viennent s’ajouter au flux traditionnel des 18-25 ans, déjà très important.

Pour les familles, cette possibilité est une bonne nouvelle : elle facilite la mobilité précoce, notamment en zones rurales. Mais pour les inspecteurs et les auto-écoles, la réforme a surtout créé une vague supplémentaire de candidats que le système n’était pas prêt à accueillir.

Le financement par le CPF a lui aussi saturé le système

Autre facteur déterminant : le succès du financement du permis via le Compte Personnel de Formation (CPF). Selon la Dares, près de 305 500 candidats ont utilisé ce dispositif en 2023 pour financer tout ou partie de leur formation. Une opportunité pour rendre le permis plus accessible, mais un effet domino pour les centres d’examen, qui doivent absorber ces inscriptions supplémentaires.

Dans de nombreuses régions, la demande s’est littéralement envolée, sans que les moyens humains ne suivent au même rythme. Les auto-écoles doivent gérer un afflux inédit : davantage d’inscriptions, mais pas forcément plus de possibilités de présenter ces candidats à l’épreuve finale.

Un système à bout de souffle

En cumulant ces facteurs — pénurie d’inspecteurs, augmentation du nombre de candidats, réformes mal anticipées —, la situation atteint un niveau critique. Les professionnels du secteur s’accordent sur une chose : sans plan d’urgence national, les délais risquent encore de s’allonger dans les prochaines années.

Les auto-écoles, traditionnelles comme en ligne, tentent d’innover : entraînements intensifs, simulateurs, organisation repensée, pédagogie adaptée. Mais sans davantage de créneaux d’examen, leurs marges de manœuvre restent limitées.

Qu’attendre pour les mois à venir ?

Le ministère promet des efforts, des recrutements et une augmentation du nombre de places disponibles. Mais il faudra du temps pour que ces mesures produisent réellement leurs effets. Les candidats doivent donc s’armer de patience, anticiper leur inscription et se préparer à devoir réviser entre leur formation et la date de leur examen.

Pour l’instant, dans de nombreux départements, passer le permis nécessite autant d’organisation que de détermination. Un défi supplémentaire dans un contexte où la mobilité personnelle reste essentielle, que ce soit pour les études, l’emploi, ou la vie quotidienne.

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