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Reconversion Professionnelle : À la Recherche du Dispositif Idéal

Reconversion Professionnelle

La reconversion professionnelle est devenue un enjeu crucial dans un contexte où les transitions numérique et écologique bouleversent le marché du travail et où certains secteurs rencontrent des difficultés de recrutement. Fouzi Fethi, responsable du pôle droit et politiques de formation à Centre Inffo, analyse les dispositifs existants, tels que le CPF, le PTP, Pro-A et Transco, en vue d’une réforme législative imminente.

L’Impact des Transitions et des Défis de Recrutement

Les changements technologiques et environnementaux obligent les salariés à se réorienter, souvent vers des métiers très différents de ceux qu’ils exercent. En même temps, certains secteurs peinent à recruter, ce qui pousse les décideurs à envisager des solutions pour faciliter ces transitions professionnelles. Les dispositifs de formation actuels, bien que nombreux, présentent des limites qui rendent nécessaire une réflexion approfondie pour les simplifier et les rendre plus efficaces.

Temps Personnel, Temps de Travail : Une Équation Complexe

Les intérêts des salariés et des employeurs sont souvent divergents lorsqu’il s’agit de reconversion professionnelle. Les salariés souhaitent utiliser leur compte personnel de formation (CPF) pour se former sans dépendre de l’accord de leur employeur. Cependant, cette indépendance est limitée par le fait que le CPF ne finance pas la rémunération pendant le temps de formation. Les salariés se retrouvent donc à utiliser leur temps personnel, souvent pour des formations courtes et certifiantes, mais insuffisantes pour un changement de métier significatif.

CPF de Transition Professionnelle : Financer Bien Mais Peu

Le CPF de transition professionnelle, ou projet de transition professionnelle (PTP), est une alternative au CPF classique. Il permet de financer des formations plus longues et inclut la rémunération pendant la formation. Cependant, le nombre de bénéficiaires est limité en raison d’un budget restreint. Avec un coût moyen de dossier très élevé et un budget cinq fois inférieur à celui du CPF, le PTP ne peut financer que très peu de projets, laissant de nombreux salariés sans solution pour leur reconversion.

TransCo : Responsabiliser les Entreprises

Pour pallier ces limitations, le dispositif TransCo a été introduit en 2020. Ce programme met en relation les entreprises réduisant leurs effectifs avec celles ayant des difficultés de recrutement, permettant aux salariés dont l’emploi est menacé de changer de métier sans passer par la case chômage. Malgré son intention louable, TransCo n’a pas réussi à s’imposer, principalement parce que les entreprises préfèrent investir dans les compétences qu’elles souhaitent conserver plutôt que dans celles destinées à partir.

Pro-A : Un Intérêt pour les Mobilités Internes

Le dispositif Pro-A, destiné à la reconversion ou à la promotion par alternance, a suscité un intérêt initial mais a rapidement déçu. Il manque de financement dédié et son déploiement est conditionné à des accords collectifs de branche, rendant son application complexe. Le plan de relance lui a donné un coup de pouce temporaire, mais cela n’a pas suffi à en faire un dispositif largement adopté.

Reconversion Professionnelle

FNE-Formation : Une Réponse à la Crise

En réponse à la crise sanitaire, le FNE-Formation a été réactivé pour compenser la réduction des budgets de formation des entreprises. Ce dispositif vise à renforcer la compétitivité des entreprises en formant leurs salariés pour améliorer leur employabilité face aux grandes transitions structurelles. Cependant, les fonds disponibles diminuent chaque année et les critères d’éligibilité des formations changent fréquemment, rendant ce dispositif incertain.

Vers une Simplification des Dispositifs

Les entreprises peinent à naviguer parmi ces multiples dispositifs, souvent incertains et compliqués. La simplification devient une priorité pour le gouvernement, avec un intérêt particulier pour le contrat de professionnalisation, envisagé comme un potentiel support unique pour les reconversions professionnelles. Ce dispositif pourrait être rénové pour inclure les mobilités externes, garantissant une transition plus sécurisée pour les salariés.

L’Accord National Interprofessionnel (ANI) de 2024

L’ANI du 23 avril 2024 propose une solution alternative avec la création d’un nouveau dispositif appelé « période de reconversion », tout en conservant le contrat de professionnalisation. Ce nouveau dispositif, soutenu par une seule organisation patronale et la quasi-totalité des syndicats de salariés, vise à réaffecter les budgets du FNE-Formation, de Pro-A et de TransCo. Bien que cet accord ait une portée politique importante, son objectif est de peser sur les débats parlementaires concernant le projet de loi « Travail II » annoncé pour l’automne 2024.

Le Consensus sur l’Alternance

Un consensus semble émerger sur l’efficacité de la modalité pédagogique de l’alternance, qui permet aux salariés de découvrir la réalité du métier dans une entreprise tout en se formant. L’objectif est de concevoir un cadre juridique soutenant les mobilités externes et sécurisées, une possibilité que ni Pro-A ni le FNE-Formation n’offrent actuellement, et où TransCo a échoué.

Conclusion : Vers un Dispositif Idéal

L’idéal serait de développer un dispositif unique et simplifié qui répond aux besoins de reconversion des salariés tout en tenant compte des exigences des entreprises. En visant cet objectif, la France pourrait progresser vers un marché du travail plus flexible et adapté aux défis actuels.

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