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En 2025, les règles du jeu changent pour les entreprises souhaitant recruter des apprentis. Un décret publié le 22 février 2025 acte la réduction des aides financières accordées aux employeurs, impactant directement les exploitations et sociétés qui s’appuyaient jusque-là sur ce soutien pour favoriser l’alternance. Depuis le 24 février 2025, de nouvelles modalités sont en vigueur, redéfinissant les montants et les conditions d’attribution de ces aides. Tour d’horizon des nouveautés à connaître pour les employeurs et les organismes de formation.
Contents
- 1 Une baisse notable de l’aide unique à l’apprentissage
- 2 L’aide exceptionnelle : une autre possibilité sous conditions
- 3 Les démarches à suivre pour percevoir l’aide
- 4 Une seule aide possible par apprenti et par certification
- 5 Un changement qui pourrait freiner les embauches ?
- 6 Vers une formation plus ciblée, mais moins soutenue ?
Une baisse notable de l’aide unique à l’apprentissage
Jusqu’à présent, les employeurs pouvaient bénéficier d’une aide unique pouvant aller jusqu’à 6 000 € pour l’embauche d’un apprenti. Ce montant a désormais été revu à la baisse. Depuis le 24 février 2025, l’aide unique est plafonnée à 5 000 € pour les contrats nouvellement conclus. Cette aide reste réservée aux structures de moins de 250 salariés, qui embauchent un apprenti préparant un diplôme ou un titre à finalité professionnelle équivalent au plus au baccalauréat.
Cette aide, versée au titre de la première année d’exécution du contrat, vise à encourager les entreprises à former de jeunes professionnels en alternance. Toutefois, cette baisse de 1 000 € peut peser sur les décisions de recrutement, en particulier dans les petites structures ou les secteurs où les marges sont faibles.
Il est important de noter que les contrats conclus avant le 24 février 2025 continuent de bénéficier de l’aide de 6 000 €, tout comme ceux signés avec un apprenti reconnu travailleur handicapé, qui bénéficient également du montant maximal, quelle que soit la date de signature du contrat.
L’aide exceptionnelle : une autre possibilité sous conditions
Pour les entreprises qui ne remplissent pas les critères pour bénéficier de l’aide unique, une aide exceptionnelle est toujours prévue. Elle concerne notamment les cas où l’apprenti prépare un diplôme de niveau supérieur au baccalauréat.
Là encore, les montants sont revus à la baisse :
- 5 000 € pour les exploitations de moins de 250 salariés qui recrutent un apprenti post-bac (au lieu de 6 000 € en 2024).
- 2 000 € pour les entreprises de 250 salariés et plus, qui embauchent un apprenti préparant un diplôme allant jusqu’à Bac +5. Ce montant était également de 6 000 € auparavant, ce qui représente une baisse de plus de 65 %.
Cette aide est conditionnée au respect d’un quota d’alternants, déjà en vigueur dans les grandes entreprises. L’objectif de l’État est d’orienter davantage les financements vers les PME, tout en responsabilisant les grandes structures à former davantage en interne.
En revanche, pour les apprentis reconnus comme travailleurs handicapés, l’aide exceptionnelle est maintenue à 6 000 €, quel que soit le niveau du diplôme préparé et la taille de l’entreprise. Ce maintien traduit une volonté de favoriser l’inclusion et l’accès à la formation des publics en situation de handicap.
Les démarches à suivre pour percevoir l’aide
Le processus de demande reste globalement inchangé, mais doit être rigoureusement respecté pour bénéficier de l’aide. L’employeur doit transmettre le contrat d’apprentissage à l’Opco compétent (opérateur de compétences), dans un délai maximum de six mois après sa conclusion.
Une fois le contrat validé par l’Opco, l’Agence de services et de paiement (ASP) prend le relais pour le versement de l’aide. Celle-ci est versée mensuellement, ce qui permet à l’employeur de bénéficier d’un soutien régulier, tant que le contrat reste actif et que l’apprenti perçoit une rémunération.
Toutefois, en cas de suspension du contrat sans rémunération, ou en cas de rupture anticipée, le versement de l’aide s’arrête automatiquement à compter du mois suivant la fin effective du contrat. Cela souligne l’importance d’un suivi administratif rigoureux et d’un accompagnement stable tout au long de la durée de l’apprentissage.
Une seule aide possible par apprenti et par certification
Autre précision importante : il n’est pas possible de cumuler les aides, ni de percevoir une nouvelle aide pour un contrat signé avec le même apprenti préparant la même certification professionnelle. Si un employeur embauche de nouveau un apprenti qu’il a déjà accompagné, pour poursuivre la même formation ou la même certification, aucune nouvelle aide ne sera accordée.
Cette disposition vise à éviter les doublons de financement et à recentrer l’aide sur l’accès initial à la qualification professionnelle, plutôt qu’à son prolongement dans des conditions similaires.

Un changement qui pourrait freiner les embauches ?
Ces ajustements budgétaires répondent à une logique de maîtrise des finances publiques et d’optimisation des dispositifs d’aide à l’alternance. Toutefois, la réduction de ces montants, notamment pour les diplômes de niveau supérieur et les entreprises de grande taille, pourrait avoir un effet dissuasif sur certaines embauches.
Dans un contexte où l’apprentissage est présenté comme un levier stratégique pour l’emploi des jeunes et le développement des compétences, ces mesures pourraient susciter des réticences, notamment chez les TPE et PME qui doivent déjà faire face à des hausses de charges.
Vers une formation plus ciblée, mais moins soutenue ?
Si les aides restent disponibles, leur réduction oblige les entreprises à redoubler de vigilance sur leur stratégie de formation et de recrutement en alternance. Plutôt que de multiplier les contrats, elles pourraient privilégier des profils mieux adaptés à leurs besoins, ou concentrer leurs efforts sur les niveaux de diplôme les plus essentiels à leur activité.