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Le CLES : un outil stratégique pour renforcer la maîtrise des langues dans l’enseignement supérieur et au-delà

Le Certificat de compétences en langues de l’enseignement supérieur (CLES) se distingue aujourd’hui comme un dispositif clé dans la reconnaissance des compétences linguistiques des étudiants et des professionnels. Pourtant, malgré sa rigueur scientifique et sa reconnaissance académique, ce certificat reste encore insuffisamment valorisé en France, comparé à d’autres certifications internationales.

Pour Annick Rivens, directrice de la Coordination nationale du CLES, le potentiel de développement du dispositif est immense : de l’enseignement secondaire aux grandes écoles, en passant par la formation continue et le Compte Personnel de Formation (CPF), plusieurs leviers peuvent permettre au CLES de gagner en visibilité et en légitimité.

Un certificat né de l’enseignement supérieur

Créé dans les années 2000 à l’initiative du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le CLES vise à évaluer les compétences linguistiques des étudiants selon le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL). Contrairement à de nombreux tests standardisés, il s’inscrit dans une approche qualitative et contextualisée de la langue, axée sur les usages réels et professionnels.

Le CLES n’évalue pas seulement la grammaire ou le vocabulaire : il mesure la capacité à comprendre, à interagir et à produire dans un contexte authentique. Les épreuves s’appuient sur des situations concrètes, en lien avec le monde universitaire et professionnel : comprendre une conférence, rédiger un rapport, argumenter lors d’un débat, etc.

Cette approche intégrée, centrée sur la communication, correspond à une philosophie pédagogique moderne, qui valorise les compétences d’action et la maîtrise fonctionnelle de la langue plutôt que la simple restitution de connaissances.

Une démarche scientifique et pédagogique rigoureuse

L’un des grands atouts du CLES réside dans son ancrage scientifique. Développé par des chercheurs en didactique des langues issus d’universités françaises, il repose sur une méthodologie transparente, validée et reconnue à l’échelle européenne. Chaque session est organisée selon des standards stricts d’évaluation et de calibrage, garantissant la fiabilité des résultats.

Pour Annick Rivens, cette assise scientifique constitue une véritable marque de qualité :

« Le CLES ne se contente pas d’être un test linguistique ; c’est un outil de formation, d’évaluation et de recherche. Il s’inscrit dans une dynamique d’amélioration continue, avec des protocoles éprouvés et une équipe pluridisciplinaire. »

Le dispositif est aujourd’hui disponible dans plusieurs langues — anglais, espagnol, allemand, italien, portugais, et bientôt d’autres langues de spécialité. Les niveaux certifiés s’étendent du B1 au C1 du CECRL, ce qui permet une évaluation progressive et adaptée à différents profils d’apprenants.

Un outil de valorisation pour les étudiants et les professionnels

Le CLES s’adresse avant tout aux étudiants de l’enseignement supérieur, qui peuvent l’utiliser pour attester de leur niveau linguistique dans le cadre de leur diplôme ou de leur mobilité internationale. Dans certaines universités, il est d’ailleurs obligatoire pour la validation du master, notamment dans les formations en sciences humaines, en langues ou en ingénierie.

Mais son utilité dépasse largement le cadre universitaire. De plus en plus d’entreprises et d’administrations reconnaissent la valeur du CLES comme preuve de compétence linguistique. Contrairement à des tests comme le TOEIC ou le TOEFL, il met l’accent sur les compétences communicatives globales, proches des réalités professionnelles.

« Le CLES certifie des compétences concrètes : savoir comprendre, argumenter, rédiger, interagir. C’est un gage d’autonomie linguistique, et non seulement de maîtrise grammaticale », rappelle Annick Rivens.

Le point faible : un manque de reconnaissance nationale

Malgré sa pertinence et sa solidité, le CLES souffre encore d’un déficit de notoriété. Peu connu du grand public et parfois méconnu des recruteurs, il reste dans l’ombre des certifications internationales plus anciennes et largement diffusées.

Ce manque de visibilité s’explique en partie par la faible communication autour du dispositif et par une offre encore inégale selon les territoires. Toutes les universités ne proposent pas le CLES, et le nombre de sessions annuelles reste limité.

Pour la directrice de la Coordination nationale, il s’agit désormais d’un enjeu stratégique :

« Nous devons faire du CLES une référence nationale, au même titre que les grandes certifications internationales. Il correspond à une exigence de qualité et à une approche plus formatrice, plus humaine. »

De nouvelles perspectives : grandes écoles, enseignement secondaire et CPF

Pour renforcer son rayonnement, plusieurs pistes de développement sont aujourd’hui à l’étude. D’abord, une ouverture accrue vers les grandes écoles est envisagée. De nombreuses institutions, notamment dans le domaine de l’ingénierie et du commerce, cherchent à valoriser les compétences linguistiques de leurs étudiants à travers des certifications reconnues par l’État. Le CLES pourrait y trouver toute sa place, d’autant plus qu’il repose sur une méthodologie universitaire rigoureuse.

Ensuite, une extension vers l’enseignement secondaire pourrait permettre de préparer les élèves plus tôt à la certification linguistique. Des expérimentations sont en cours dans certaines académies, afin d’intégrer le CLES dans des parcours de lycée orientés vers la mobilité internationale ou l’enseignement supérieur.

Enfin, le Compte Personnel de Formation (CPF) représente un levier majeur de développement. En intégrant le CLES au catalogue de formations éligibles, le dispositif deviendrait accessible à un public beaucoup plus large : salariés, demandeurs d’emploi, indépendants ou adultes en reconversion. Cela permettrait de faire du CLES un outil national de certification des compétences linguistiques tout au long de la vie.

Un outil au service du plurilinguisme

Au-delà de la seule évaluation, le CLES incarne une vision du plurilinguisme actif, en phase avec les valeurs européennes et les besoins contemporains du monde professionnel. Dans un contexte globalisé, la maîtrise de plusieurs langues devient un atout stratégique pour la mobilité, l’emploi et la compréhension interculturelle.

Pour Annick Rivens, « le CLES n’est pas seulement un test, c’est un outil citoyen, qui encourage l’ouverture culturelle et le dialogue des langues. »

Cette philosophie pourrait bien séduire à la fois les institutions éducatives et les acteurs économiques soucieux de développer des compétences linguistiques durables et certifiées.

Une reconnaissance en marche

Les prochaines années seront décisives pour le CLES. La Coordination nationale, soutenue par le ministère de l’Enseignement supérieur, entend renforcer la communication, multiplier les partenariats et améliorer l’accessibilité du dispositif.

À terme, le CLES pourrait devenir un label de référence en matière de compétences linguistiques, au service des étudiants, des enseignants et des professionnels. Son ambition : conjuguer excellence académique, utilité sociale et ouverture internationale.

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