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Les Attentes des Organismes de Formation Non Lucratifs pour le Futur Gouvernement

Organismes de Formation

Les incertitudes politiques et économiques pèsent lourdement sur le secteur de la formation professionnelle en France, particulièrement pour les organismes à but non lucratif. Muriel Pécassou et David Cluzeau, vice-présidente et délégué général du Synofdes, principal syndicat d’employeurs de ce secteur, nous partagent leurs attentes vis-à-vis du prochain gouvernement. Voici un résumé de leurs préoccupations et propositions.

Une Plus Grande Écoute de la Société Civile

Muriel Pécassou souligne la nécessité d’une écoute accrue de la part des autorités publiques envers les corps intermédiaires. Pour elle, les transformations rapides et profondes du monde du travail, impulsées par les évolutions technologiques, sociales et environnementales, nécessitent une réponse adaptée des politiques de formation. Les branches professionnelles, ainsi que les organisations patronales et syndicales, possèdent une connaissance fine de ces évolutions et devraient donc être davantage consultées dans l’élaboration des politiques publiques.

Consultation des Corps Intermédiaires : Un Impératif

David Cluzeau exprime l’importance de la consultation des corps intermédiaires, particulièrement dans un contexte politique fragmenté où aucune majorité claire ne se dégage à l’Assemblée nationale. Pour lui, impliquer ces corps dès l’amont des projets de loi est essentiel pour une gouvernance plus inclusive et efficace. Cela éviterait les erreurs de conception et de mise en œuvre des réformes, comme cela a souvent été le cas ces dernières années.

La Nécessité d’Interlocuteurs Dédies

Il est crucial, selon Muriel Pécassou, que des interlocuteurs spécifiques soient nommés pour la formation professionnelle au sein du gouvernement. Elle rappelle l’importance d’un portefeuille dédié à la formation professionnelle, évitant ainsi les périodes de flottement observées par le passé, comme lors de la nomination de Catherine Vautrin à la tête d’un super-ministère regroupant le travail, la santé et les solidarités sans désignation immédiate pour la formation professionnelle.

Valorisation et Simplification de la VAE

David Cluzeau critique la mise en œuvre historique de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), qu’il juge à la fois sous-financée et trop complexe. Bien que des améliorations récentes aient été apportées, notamment avec la création de la plateforme France VAE, des défis subsistent, notamment en termes de financement et de régulation. Il plaide pour une régulation et un financement adéquats de ce dispositif, afin qu’il puisse réellement fonctionner et remplir ses objectifs.

Organismes de Formation

Les Défis de l’Alternance

Les récentes régulations touchant l’alternance, telles que la fin de la prime à l’embauche de jeunes en contrat de professionnalisation et la baisse des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage, sont également sources d’inquiétude. Muriel Pécassou et David Cluzeau craignent que ces mesures n’affectent la dynamique de l’alternance, en particulier dans les secteurs comme le travail social. Pour eux, une régulation et un financement stable sont essentiels pour maintenir et développer l’alternance.

Impacts des Réductions Budgétaires sur les Formations

La réduction drastique des financements alloués au plan d’investissement dans les compétences (PIC), passant de 15 milliards d’euros pour la période 2017-2022 à seulement 3,9 milliards pour 2024-2027, est un autre sujet de préoccupation majeur. Muriel Pécassou souligne que cette baisse impacte directement la commande publique de formations par les collectivités régionales, compromettant ainsi l’accès à la formation pour de nombreux publics, y compris les migrants et les personnes en situation de handicap.

Les Conséquences de la Réforme du CPF

David Cluzeau critique également la mise en place d’un « ticket modérateur » de 100 € sur le compte personnel de formation (CPF). Selon lui, cette mesure, justifiée par des arguments de lutte contre la fraude, est en réalité une tentative de régulation budgétaire qui risque de pénaliser les plus modestes. Muriel Pécassou ajoute que cette contribution pourrait dissuader certains individus de se former, alors même qu’ils en auraient le plus besoin.

Le Rôle de France Travail

La réforme du service public de l’emploi, avec la création de France Travail, est observée de près par les organismes de formation adhérents du Synofdes. David Cluzeau est optimiste quant à la nouvelle structuration de France Travail, mais reste prudent sur les évolutions parlementaires à venir. Muriel Pécassou, quant à elle, s’inquiète des moyens alloués à l’accompagnement renforcé des allocataires du RSA, une mission cruciale pour les organismes de formation spécialisés dans le retour à l’emploi.

Conclusion

Pour les responsables du Synofdes, l’avenir de la formation professionnelle passe par une gouvernance inclusive, une consultation accrue des corps intermédiaires, et un financement stable et adéquat des dispositifs de formation. Ils appellent le futur gouvernement à reconnaître et valoriser le rôle des organismes de formation non lucratifs, essentiels pour l’émancipation et l’évolution professionnelle de nombreux Français.

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