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Santé en France : les femmes deviennent majoritaires parmi les médecins

En ce début d’année 2025, un changement majeur bouleverse le paysage de la santé en France. Pour la première fois dans l’histoire du pays, les femmes sont désormais plus nombreuses que les hommes parmi les médecins en activité. Ce basculement symbolique, révélé par une étude de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), reflète des mutations profondes dans le monde médical, à la fois sur le plan démographique, professionnel et sociétal.

Une croissance continue du nombre de médecins

Au 1er janvier 2025, la France comptait 237 200 médecins en activité, soit une hausse de 1,6 % par rapport à l’année précédente. Cette progression s’explique par plusieurs dynamiques : l’arrivée de nouveaux praticiens issus des réformes du numerus clausus, une meilleure attractivité des études médicales et un apport constant de professionnels diplômés à l’étranger.

Depuis 2012, le nombre total de médecins a progressé de 9,9 %, ce qui marque un rattrapage significatif après plusieurs années de stagnation, voire de recul. Cette croissance touche aussi bien les médecins généralistes, dont le nombre augmente de 1,0 %, que les spécialistes, en hausse de 2,1 %.

Une féminisation historique de la profession médicale

Le fait marquant de cette nouvelle photographie statistique réside dans un chiffre : les femmes représentent désormais plus de la moitié des médecins en activité en France. Ce basculement, longtemps anticipé, est désormais une réalité tangible. La féminisation de la profession est le résultat de plusieurs décennies de transformations dans l’accès aux études de santé, combinées à une volonté croissante des femmes de s’engager dans des carrières médicales variées.

Ce rééquilibrage s’accompagne d’évolutions dans les modes d’exercice et dans les choix de spécialités. De nombreuses femmes privilégient encore certaines disciplines médicales jugées plus « compatibles » avec l’équilibre de vie personnelle et professionnelle, bien que cette tendance évolue avec les nouvelles générations.

Libéral et salariat : vers une hybridation des pratiques

Si la majorité des médecins exercent toujours en libéral, une tendance notable se dessine depuis quelques années : le cumul d’une activité libérale avec un emploi salarié devient de plus en plus courant. Cette hybridation des modes d’exercice traduit une volonté d’adaptation face aux exigences d’un système de santé en mutation, mais aussi une recherche d’équilibre et de diversité dans la pratique quotidienne.

Ce modèle mixte permet à certains praticiens de conjuguer autonomie professionnelle et sécurité d’un statut salarié, notamment dans les structures hospitalières ou les centres de santé pluridisciplinaires.

Les autres professions de santé en plein essor

Le dynamisme démographique ne s’arrête pas aux seuls médecins. D’autres professions de santé poursuivent leur croissance, à commencer par les pharmaciens, chirurgiens-dentistes, sages-femmes et pédicures-podologues.

  • Les pharmaciens sont désormais 74 600 en activité, enregistrant une reprise après une période de stagnation. La profession est très féminisée, avec deux tiers de femmes, et la part des salariés atteint 63 %, traduisant une transformation des pratiques dans les officines comme dans l’industrie ou l’hôpital.
  • Du côté des chirurgiens-dentistes, leur nombre s’établit à 47 600, avec une dynamique marquée par le rajeunissement et la féminisation. L’arrivée de jeunes diplômés, notamment issus de l’étranger, contribue à renouveler la profession.
  • Les sages-femmes connaissent une forte croissance, avec 25 800 professionnelles recensées. Leur activité reste très féminine (à 97 %), mais gagne en visibilité et en diversité, notamment avec un élargissement progressif des compétences.
  • Enfin, les pédicures-podologues, au nombre de 14 400, exercent principalement en libéral dans un secteur également jeune et en grande partie féminisé.

Des données fiables pour orienter les politiques de santé

Ces chiffres sont issus du Répertoire partagé des professionnels intervenant dans le système de santé (RPPS), une base de données de référence mise à jour en continu. Ils permettent d’avoir une vision précise des tendances à l’œuvre dans le secteur de la santé, et surtout d’anticiper les besoins futurs en matière de formation, de recrutement et d’organisation des soins.

Il est à noter que les chiffres de certaines autres professions de santé, également intégrées progressivement dans le RPPS, ne sont pas encore disponibles pour 2025. Des travaux sont en cours pour les intégrer tout en assurant une continuité méthodologique avec les anciens référentiels, comme le répertoire ADELI.

Un tournant stratégique pour le système de santé

La publication de ces données démographiques constitue un outil précieux pour les décideurs publics. Elle permet d’ajuster les politiques de formation initiale et continue, de mieux répartir les professionnels sur le territoire, et d’identifier les spécialités en tension. La féminisation, le renouvellement générationnel et l’évolution des modes d’exercice sont autant de facteurs qui redessinent la carte de la santé en France.

Alors que le système de santé est confronté à des défis majeurs – vieillissement de la population, désertification médicale, surcharge des urgences – ces nouvelles tendances sont à la fois des signaux d’espoir et des leviers d’action.

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