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Évolution de la formation professionnelle pour les demandeurs d’emploi de 2019 à 2022
La formation professionnelle des personnes en recherche d’emploi a connu une transformation significative entre 2019 et 2022. Cette période, marquée par une crise sanitaire mondiale et des changements structurels, a vu une nette augmentation des entrées en formation grâce, notamment, à la montée en puissance du Compte personnel de formation (CPF). Voici un bilan détaillé des dynamiques qui ont façonné cet essor.
Contents
- 1 Un nombre croissant d’entrées en formation
- 2 Le rôle déterminant du Compte personnel de formation (CPF)
- 3 Le rôle des conseils régionaux et des autres commanditaires
- 4 Un impact différencié de la crise sanitaire
- 5 Les limites et défis du CPF
- 6 Une coordination nécessaire entre les acteurs
- 7 Des perspectives encourageantes malgré des disparités
- 8 Formation et retour à l’emploi : un enjeu stratégique
- 9 Conclusion : un système en transition
Un nombre croissant d’entrées en formation
Entre 2019 et 2022, le nombre d’entrées en formation des demandeurs d’emploi a connu une progression spectaculaire, passant de 889 200 à 1 267 300. Ce chiffre inclut les personnes indemnisées par l’assurance chômage, celles bénéficiant d’une rémunération ou d’une protection sociale durant leur période de formation.
Cette hausse s’inscrit dans un contexte où la formation est devenue un levier essentiel pour favoriser le retour à l’emploi, particulièrement face aux transformations rapides du marché du travail.
Le rôle déterminant du Compte personnel de formation (CPF)
Durant cette période, l’essor du CPF a joué un rôle central dans la croissance des entrées en formation. En 2022, il est devenu la première source d’accès à la formation, représentant 32 % des entrées.
Le CPF permet aux individus d’accéder directement à des formations, sans passer par les canaux traditionnels comme France Travail (anciennement Pôle emploi) ou les conseils régionaux. Cet outil, basé sur une approche individualisée, a permis à de nombreux demandeurs d’emploi d’acquérir rapidement de nouvelles compétences en fonction de leurs besoins spécifiques.
Cependant, les formations financées par le CPF se distinguent par leur durée moyenne beaucoup plus courte que celles des autres commanditaires :
- Formations CPF : 64 heures en moyenne en 2022.
- Formations d’autres commanditaires : 507 heures en moyenne.
Le rôle des conseils régionaux et des autres commanditaires
Malgré la montée en puissance du CPF, les conseils régionaux continuent de jouer un rôle essentiel dans la formation des demandeurs d’emploi. En 2022, ils ont commandité 54 % du volume horaire des formations, ce qui en fait les principaux contributeurs en termes de temps de formation.
Les formations commanditées par les conseils régionaux sont souvent plus longues et visent des objectifs de qualification ou de reconversion professionnelle à long terme.
En parallèle, France Travail (anciennement Pôle emploi) reste un acteur majeur, avec 28 % des entrées en formation en 2022. Cet organisme propose des dispositifs spécifiques tels que les préparations opérationnelles à l’emploi collectives (POEC), qui visent à répondre aux besoins des entreprises en tension.
Un impact différencié de la crise sanitaire
La période de crise sanitaire a profondément modifié le paysage de la formation professionnelle pour les demandeurs d’emploi. Alors que les commanditaires historiques, comme France Travail et les conseils régionaux, ont vu une baisse temporaire des entrées en formation, le CPF a permis de compenser cette diminution.
Ce phénomène illustre la flexibilité et l’accessibilité du CPF, qui ont été particulièrement précieuses dans un contexte marqué par des restrictions sanitaires et des transformations économiques.
Les limites et défis du CPF
Bien que le CPF ait contribué à démocratiser l’accès à la formation, il présente également certaines limites :
- Durées de formation réduites :
La durée moyenne des formations CPF, limitée à 64 heures, soulève des questions sur leur capacité à offrir des compétences durables et adaptées aux besoins du marché du travail. - Absence de coordination avec les autres dispositifs :
Le CPF fonctionne de manière autonome, ce qui peut engendrer un manque de synergies avec les formations commanditées par France Travail ou les conseils régionaux. - Inégalités d’accès :
Certaines catégories de demandeurs d’emploi, notamment les moins qualifiés ou ceux ayant un accès limité aux outils numériques, peuvent rencontrer des difficultés à mobiliser leur CPF.
Une coordination nécessaire entre les acteurs
L’évolution de la formation professionnelle met en lumière la nécessité d’une meilleure coordination entre les différents acteurs : CPF, France Travail, conseils régionaux et autres commanditaires.
Les conseils régionaux, par exemple, se concentrent sur des formations longues et qualifiantes, qui visent à répondre aux besoins économiques des territoires. De leur côté, France Travail et les dispositifs comme les POEC ciblent des objectifs spécifiques, notamment pour les secteurs en tension.
La complémentarité entre ces dispositifs est essentielle pour maximiser leur impact et garantir une réponse adaptée aux besoins variés des demandeurs d’emploi.
Des perspectives encourageantes malgré des disparités
Malgré les défis, l’augmentation du nombre d’entrées en formation entre 2019 et 2022 est une évolution positive. Elle reflète une prise de conscience croissante de l’importance de la formation professionnelle comme outil d’intégration sur le marché du travail.
Cependant, certaines disparités subsistent :
- Disparités géographiques : Les demandeurs d’emploi des régions les moins dotées en infrastructures ou en financements peuvent avoir un accès limité aux formations.
- Disparités selon le niveau de qualification : Les personnes les moins qualifiées sont souvent sous-représentées dans les dispositifs de formation, ce qui risque d’accentuer les inégalités.
Formation et retour à l’emploi : un enjeu stratégique
La formation des demandeurs d’emploi joue un rôle clé dans la lutte contre le chômage, en particulier dans un contexte économique incertain. En offrant des compétences adaptées aux besoins du marché, elle permet de réduire l’écart entre l’offre et la demande de travail.
Les dispositifs actuels, bien que perfectibles, permettent de répondre à une diversité de besoins :
- Les formations courtes du CPF favorisent une reconversion rapide ou l’acquisition de compétences spécifiques.
- Les formations longues commanditées par les conseils régionaux ou France Travail offrent des perspectives de qualification plus solides et durables.
Conclusion : un système en transition
Entre 2019 et 2022, la formation professionnelle pour les demandeurs d’emploi a connu une croissance significative, portée par l’essor du CPF et l’implication continue des conseils régionaux et de France Travail.
Cependant, cette période a également mis en lumière les limites et les disparités du système actuel. Pour répondre pleinement aux défis du marché du travail, il est crucial de renforcer la coordination entre les acteurs et de garantir une complémentarité entre les dispositifs existants.
La formation professionnelle doit continuer à évoluer pour offrir à chaque demandeur d’emploi une opportunité réelle de développer ses compétences et d’accéder à un emploi durable.