Recent Posts
- July, 2025
France Compétences renforce sa régulation financière : ce que prévoient les nouveaux décrets du 22 juin 2025
Lyon : Le cerveau du piratage d’Adecco devant la justice, la liberté refusée
Reconversions professionnelles : négociations dans l’impasse, ultime tentative prévue le 25 juin
Reconversion professionnelle : tensions extrêmes entre syndicats et patronat
Reprendre ses études sans se ruiner : un guide pour adultes en reconversion
Reprendre ses études sans se ruiner : un guide pour adultes en reconversion

Face à un marché du travail en constante évolution, de nombreux actifs envisagent de reprendre leurs études pour évoluer professionnellement, changer de voie ou acquérir de nouvelles compétences. Mais la question du coût de la formation constitue souvent un frein. Pourtant, des solutions existent pour se former sans pour autant vider son compte en banque. Tour d’horizon des aides, dispositifs et bons réflexes à adopter pour alléger la facture.
Contents
- 1 Le CPF, levier essentiel pour financer sa formation
- 2 Des formations à prix très variables
- 3 Compléter le financement : d’autres aides possibles
- 4 Formation et reconversion : les dispositifs pour les salariés
- 5 Réduire les frais annexes
- 6 Des sacrifices à prévoir, mais un retour sur investissement
- 7 Un projet qui se construit
Le CPF, levier essentiel pour financer sa formation
Premier réflexe pour toute personne souhaitant suivre une formation professionnelle : mobiliser son Compte Personnel de Formation (CPF). Alimenté à hauteur de 500 euros par an (et jusqu’à 5 000 euros au total) pour un salarié à temps plein, ce compte peut constituer une base solide pour financer tout ou partie d’un projet de formation. Les personnes travaillant à temps partiel bénéficient d’un prorata, tandis que les demandeurs d’emploi peuvent également activer ce droit.
Le CPF peut être utilisé pour financer des formations permettant d’obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur, un titre professionnel ou une certification enregistrée au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). L’intérêt est qu’il s’agit d’un droit individuel : nul besoin de l’accord de l’employeur, sauf si la formation se déroule pendant les heures de travail.
Selon une étude réalisée par le ministère du Travail, 84 % des apprenants ayant débuté une formation en septembre 2022 ont pu financer intégralement leurs frais pédagogiques via leur CPF. Cela montre l’importance de ce dispositif, encore trop peu connu ou mal utilisé.
Des formations à prix très variables
Si le CPF peut parfois suffire, tout dépend du type de formation choisie. Le coût peut varier considérablement en fonction du domaine, de la durée et du prestataire. Les formations courtes proposées par certaines grandes écoles d’ingénieurs ou de commerce, comme l’ESTP, oscillent entre quelques centaines et plusieurs milliers d’euros. À titre d’exemple, un stage de deux à trois jours peut coûter entre 600 et 1 200 euros, selon le contenu et la spécialisation.
Les formations longues, en particulier celles sanctionnées par un diplôme reconnu, nécessitent un investissement bien plus conséquent. Une année de formation dans une école privée peut coûter entre 5 000 et 10 000 euros, voire plus. D’où l’importance de bien comparer les offres et de s’assurer de leur inscription au RNCP, critère essentiel pour pouvoir mobiliser les aides disponibles.
Compléter le financement : d’autres aides possibles
Lorsque le CPF ne suffit pas, d’autres solutions existent pour compléter le budget formation :
- Pôle emploi peut intervenir sous forme d’aides complémentaires, notamment via l’Aide Individuelle à la Formation (AIF). Elle est accordée sous conditions et après validation du projet par un conseiller.
- Les Conseils régionaux proposent également des dispositifs de soutien à la formation, surtout dans les secteurs en tension ou dans le cadre d’un projet de reconversion. Certaines régions octroient des bourses, financent directement la formation ou prennent en charge les frais annexes (transports, hébergement, etc.).
- Les Opérateurs de Compétences (OPCO) peuvent financer des formations dans le cadre du plan de développement des compétences ou des contrats de professionnalisation.
- Enfin, des organismes comme l’Agefiph accompagnent les personnes en situation de handicap dans leurs démarches de formation avec des aides spécifiques.
Formation et reconversion : les dispositifs pour les salariés
Pour les salariés, des dispositifs spécifiques existent en parallèle du CPF. Le Projet de Transition Professionnelle (PTP), anciennement CIF (Congé Individuel de Formation), permet de s’absenter de son poste pour suivre une formation longue, tout en percevant une rémunération. Ce dispositif s’adresse à ceux qui souhaitent changer de métier ou de secteur, avec un réel accompagnement du projet.
L’entreprise peut également intégrer la formation dans son plan de développement des compétences, à condition que la démarche soit cohérente avec les besoins de l’employeur. Dans ce cas, la formation est souvent entièrement financée et peut se dérouler sur le temps de travail.

Réduire les frais annexes
Se former ne se limite pas aux frais d’inscription. Il faut également prévoir les coûts indirects : matériel, déplacements, hébergement, voire perte de revenus en cas de réduction du temps de travail. Pour alléger la facture globale, plusieurs astuces peuvent être envisagées :
- Privilégier les formations à distance, souvent moins coûteuses et plus flexibles, qui évitent les frais de transport et permettent de concilier vie personnelle, professionnelle et apprentissage.
- Se tourner vers les MOOC certifiants, qui offrent des formations en ligne souvent gratuites ou à faible coût, avec la possibilité d’obtenir un certificat reconnu.
- Opter pour des parcours en alternance, qui permettent d’être rémunéré pendant la formation et d’acquérir une expérience professionnelle en parallèle.
Des sacrifices à prévoir, mais un retour sur investissement
Il est indéniable que se former implique un engagement financier et personnel, surtout lorsqu’il s’agit d’une reconversion ou d’un retour prolongé aux études. Certains vont jusqu’à puiser dans leur épargne personnelle ou emprunter pour financer leur projet. C’est un choix qui peut sembler risqué, mais il faut le considérer comme un investissement sur l’avenir.
Reprendre une formation qualifiante ou diplômante peut ouvrir de nouvelles perspectives professionnelles, augmenter son employabilité et parfois aboutir à une meilleure rémunération. Il est donc crucial de bien préparer son projet, en évaluant les débouchés du secteur visé, la reconnaissance du diplôme, et en anticipant l’impact financier sur le court terme.
Un projet qui se construit
Au-delà de la question du financement, reprendre ses études implique de réfléchir à son projet professionnel dans sa globalité. Quels sont mes objectifs ? Dans quel secteur ai-je envie d’évoluer ? Quelles compétences dois-je acquérir ? Répondre à ces questions permet d’orienter ses recherches et d’éviter les mauvaises surprises.
Des plateformes comme Mon Compte Formation, les sites des régions, ou encore des structures comme les centres de bilan de compétences peuvent apporter un accompagnement précieux pour faire les bons choix.
En résumé
Reprendre ses études à l’âge adulte n’est pas une démarche anodine, mais elle est aujourd’hui de plus en plus accessible, grâce à des dispositifs comme le CPF, les aides de Pôle emploi ou des régions, et les nombreuses possibilités de formation à distance. Même si cela demande parfois de casser sa tirelire, une bonne préparation et la mobilisation des bons outils peuvent transformer ce défi en véritable tremplin professionnel.