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CSE : Rôles, Obligations Légales et Droits des Représentants du Personnel
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CSE : Rôles, Obligations Légales et Droits des Représentants du Personnel

Depuis la réforme de 2017, le Comité Social et Économique (CSE) est devenu l’organe unique de représentation des salariés dans les entreprises. En 2021, près de 39 % des entreprises privées de plus de 10 salariés (hors secteur agricole) disposaient d’un CSE, représentant environ 20 millions de travailleurs. Mais quels sont les fondements juridiques du CSE, son fonctionnement et les obligations légales auxquelles doivent se conformer ses membres ?
Contents
- 1 Le CSE, Instance Centrale du Dialogue Social
- 2 Mise en Place du CSE : Une Obligation Légale
- 3 Missions Adaptées à la Taille de l’Entreprise
- 4 Le Droit d’Alerte : Un Pouvoir Clé
- 5 Droits et Devoirs des Élus du CSE
- 6 Attributions Étendues au-delà de 50 Salariés
- 7 Les Documents Obligatoires à Transmettre au CSE
- 8 Former les Élus pour Mieux Agir
- 9 Se Faire Accompagner par des Experts
Le CSE, Instance Centrale du Dialogue Social
Le CSE regroupe et remplace les anciennes instances représentatives du personnel : le comité d’entreprise (CE), le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), et les délégués du personnel. Instauré par l’ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017, il est aujourd’hui le pilier du dialogue social dans les entreprises.
Ses missions principales consistent à représenter les intérêts collectifs et individuels des salariés, veiller à l’application du Code du travail, des accords collectifs, et contribuer à la prévention des risques professionnels. Un CSE bien formé et actif participe à l’amélioration des conditions de travail, à la réduction des conflits sociaux et à une meilleure gestion des situations à risque.
Mise en Place du CSE : Une Obligation Légale
La présence d’un CSE est obligatoire dans toutes les entreprises du secteur privé et certaines structures publiques à caractère industriel et commercial dès lors qu’elles emploient au moins 11 salariés pendant 12 mois consécutifs. Cette obligation concerne également les établissements publics ayant du personnel sous contrat de droit privé.
Les représentants du personnel sont élus pour un mandat de deux à quatre ans, selon les accords collectifs en vigueur. Leur nombre varie entre un et trente-cinq membres, selon la taille de l’entreprise. Ils bénéficient d’une protection contre le licenciement et disposent d’heures de délégation, d’un budget de fonctionnement, de moyens de communication et d’un droit à la formation.
Missions Adaptées à la Taille de l’Entreprise
Les missions du CSE varient selon l’effectif de l’entreprise :
- Dans les entreprises de 11 à 49 salariés, le CSE exerce principalement un rôle consultatif sur les conditions de travail, la santé et la sécurité des salariés, l’application du droit du travail et des accords internes.
- Au-delà de 50 salariés, le CSE intervient plus largement : organisation du travail, politique de formation, gestion des effectifs, qualité de vie au travail, égalité professionnelle, etc.
Les réunions sont également régies par la taille de l’entreprise : au moins une fois par mois dans les structures de 11 à 49 salariés, et au minimum six fois par an dans les entreprises plus grandes, sauf accord différent.
Le Droit d’Alerte : Un Pouvoir Clé
L’un des leviers majeurs d’action du CSE est le droit d’alerte. Il permet aux représentants de signaler à l’employeur toute situation portant atteinte aux droits ou à la santé des salariés, un danger grave et imminent, une menace sur la situation économique de l’entreprise, ou encore un recours abusif aux contrats précaires.
Le CSE doit aussi désigner un référent en charge de la lutte contre le harcèlement sexuel et les comportements sexistes, renforçant ainsi son rôle dans la prévention des dérives en entreprise.
Droits et Devoirs des Élus du CSE
Les membres du CSE forment une délégation élue de représentants du personnel et sont assistés de l’employeur lors des réunions. Leur rôle de médiation entre direction et salariés est crucial.

Ils ont également un devoir de confidentialité, notamment en ce qui concerne les informations économiques ou stratégiques sensibles. La loi prévoit que certaines données, comme les procédés de fabrication ou les éléments couverts par le secret des affaires, sont d’emblée considérées comme confidentielles.
Attributions Étendues au-delà de 50 Salariés
Dans les grandes entreprises, les élus du CSE doivent être impliqués dans plusieurs domaines stratégiques : égalité femmes-hommes, conditions de travail pour les salariés en situation de handicap, analyse des risques professionnels, accompagnement des visites de l’inspection du travail, etc.
Ils assistent également aux réunions du conseil d’administration avec voix consultative, ce qui leur permet de suivre de près les orientations économiques et sociales de l’entreprise.
Les Documents Obligatoires à Transmettre au CSE
Pour exercer ses missions, le CSE doit avoir accès à divers documents et données :
- La BDESE (base de données économiques, sociales et environnementales) ;
- Le DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels) ;
- Le registre du personnel ;
- Les contrats d’intérim, les autorisations de travail pour les travailleurs étrangers, etc.
Dans les entreprises de plus de 50 salariés, l’employeur est tenu de consulter le CSE sur les orientations stratégiques, les conditions de travail, les restructurations, les licenciements collectifs ou encore la mise en place d’outils de surveillance (caméras, badgeuses, etc.).
Former les Élus pour Mieux Agir
La législation impose une formation obligatoire pour les élus du CSE. D’une durée de cinq jours, elle couvre des thèmes comme la santé au travail, la sécurité et les conditions de travail. À chaque renouvellement de mandat, une nouvelle formation est nécessaire.
Dans les structures plus grandes, une formation économique est également obligatoire pour les membres titulaires, leur permettant de mieux appréhender les enjeux économiques et financiers de l’entreprise.
Se Faire Accompagner par des Experts
Pour exercer efficacement leur rôle, les élus du CSE peuvent s’appuyer sur des intervenants extérieurs comme des avocats, des experts-comptables ou des cabinets spécialisés. Le recours à un cabinet comme Ingenium Consultants peut s’avérer précieux, notamment en cas de projet de transformation, d’introduction de nouvelles technologies ou de procédures contentieuses.
Dans certains cas, le CSE peut même saisir la justice pour faire valoir ses droits, par exemple lors de refus de communication d’informations ou en cas de licenciement économique contesté.